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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Jésus, maître au fardeau léger (Matthieu – 11 / 28-30)

 

Une fois de plus, comme tout au long de sa vie publique, Jésus, nous envoie un message d'espoir. Ou plutôt, il envoie aux plus pauvres d'entre nous, un nouveau message d'espérance : venez à moi et votre fardeau sera allégé. Bien sûr, il ne faut pas prendre ces paroles au premier degré : Jésus ne parle pas d'un fardeau, d'un poids physique mais d'un fardeau, d'un poids moral et spirituel. On arrive toujours à soulever, à porter, d'une façon ou d'une autre, une lourde charge soit par sa propre force soit avec un levier ou un autre moyen technique ; on vient aussi à bout de charges, d'ennuis matériels, avec la patience, avec le temps. Là n'est pas le vrai problème.

C'est ainsi qu'il est infiniment plus difficile de se débarrasser d'un fardeau mental, d'un malaise de l'âme.

C'était déjà vrai il y a deux mille ans, c'est encore plus vrai maintenant. Oui, de ce point de vue du fardeau de notre âme nous sommes plutôt devenus pauvres, très pauvres et le message de Jésus s'adresse bien à nous, tous autant que nous sommes. En ce début du 21ème siècle, du moins dans nos sociétés d'individus gavés de tout, la dernière mode , la grande mode est aux cellules de soutien psychologique. Des cellules considérées comme un droit, comme indispensables. Pourquoi pas ? Mais cette nécessité est quand même le signe, quelque part, que nous ne sommes plus bien dans notre tête, comme on dit. Oui, notre fardeau est devenu lourd, très lourd, trop lourd. Et comme Jésus est aux oubliettes, alors on cherche des remèdes ailleurs. En vain, forcément.

Jésus nous invite à son école ; une école de miséricorde et surtout pas de sacrifice comme il le dit un peu plus loin dans l'évangile selon Saint-Matthieu : "c'est la miséricorde que je veux et non le sacrifice". On peut difficilement être plus clair. Rappelons-nous aussi que Jésus nous a demandé de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimé. Message simple , basique, apparemment hyper facile comme on dit. Et pourtant, ces messages simples à en être simplistes ont beaucoup de mal à passer dans la réalité ! Qui pourrait affirmer sans se tromper lui-même qu'il a aimé toutes celles et tous ceux qu'il a rencontré , à qui il a pensé dans une journée ? Qui pourrait prétendre de la même façon qu'il n'a pas eu vraiment l'impression de faire de nombreux sacrifices vis-à-vis des autres ? On se donne tellement l'impression d'être en permanence soi-même doux et humble de cœur, comme Jésus, que notre conscience est tout à fait tranquille. Jusqu'au moment où ça coince et qu'on ne sait plus comment s'en sortir tout seul et qu'on appelle les autres au secours, et que d'un seul coup on se rappelle que Jésus existe. Or, en y réfléchissant à deux fois on se rend vite compte qu'on a pas été aussi doux que ça et encore moins humble. Rien que le fait de penser qu'on est humble est déjà un manque d'humilité, alors... Décidément, ce Jésus, nous propose des choses qui paraissent simples mais qui sont, en vérité terriblement difficiles à réaliser. S'aimer les uns les autres, être doux, être humble…pas si facile. Faut-il renoncer pour autant ? Certainement pas !

Là encore, il ne faudrait pas perdre de vue que Dieu, que Jésus, ne sont pas exigeants et ne s'attendent pas à ce que nous soyons tous parfaits d'un seul coup et pour toujours. Simplement Jésus nous demande de tendre, d'aspirer à cette perfection en sachant très bien qu'elle est hors de notre portée. D'ailleurs si tous les hommes étaient spontanément parfaits, le monde serait plutôt triste : plus de possibilité de progresser dans son cheminement vers Dieu ? A quoi bon vivre alors ! Le ressort, le sens de notre vie, c'est de progresser, à l'école de Jésus, sous son joug léger et ainsi de soulager nos âmes. Comment faire pratiquement ? Pour faire simple, je dirais : "en se laissant influencer par Jésus, par Dieu" ; en acceptant à tout moment d'entendre son message. Autrement dit en priant, mais pas en récitant des textes qu'on a appris par cœur, encore moins en suppliant pour obtenir des faveurs en tous genres, mais en entrant en relation avec Dieu lorsque nous sentons monter en nous un impérieux désir de faire du bien , le désir d'aimer, le désir d'être charitable dans tous les sens du terme. Ainsi notre fardeau deviendra de plus en plus léger.

 

Charles Durand – 10.10.2005

 

 
 
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