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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Emission Arc-en-Ciel – Prier avec la Bible – 11 avril 2006.


L’acharnement des grands prêtres

Evangile de Saint-Jean – chapitre 12 – versets 1 et 2 – versets 9 à 11

Versets 1 et 2 : Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, celui qu’il avait ressuscité d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était avec Jésus parmi les convives…versets 9 à 11 Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les morts. Les chefs des prêtres décidèrent alors de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.

             Une fois de plus, on constate l’importance des "signes" dans les Evangiles. Dans l'évangile de Saint-Jean que nous avons écouté tout à l'heure, ce n'est pas un des nombreux miracles accomplis par le Fils de l'homme qui nous est raconté. Ce sont les conséquences d'un de ces miracles : la résurrection de Lazare.

La scène se situe juste avant l'entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem, que nous avons commémoré dimanche lors de la célébration des Rameaux. Alors que Matthieu évoque la guérison de deux aveugles et Marc d'un seul – miracles banals pour Jésus, on n'est plus à un près - Jean préfère rapporter le comportement des grands prêtres qui me semble bien plus convaincant pour notre foi en Jésus. Pourquoi ? Eh bien, parce que l'acharnement avec lequel les grands prêtres poursuivent Jésus indique bien que ces grands prêtres avaient fort bien compris le danger que représentait Jésus pour leur pouvoir et leurs privilèges. Ces grands prêtres, par leur acharnement à vouloir effacer toutes les preuves du séjour messianique de Jésus sur terre, prouvent, plus encore que les miracles, le statut de Messie, de Sauveur,  de Jésus.

Rappelons-nous un peu, l'arrivée sur terre du Fils de l'homme et, déjà, sa venue était considérée comme une menace par un certain Hérode qui, Dieu merci, a raté son coup puisque Jésus a échappé aux massacres des premiers-nés. Si la jeunesse de Jésus a été sans histoire c'est parce qu'il était très discret et, du coup, ne faisait d'ombre à personne.

Dès le moment où il a commencé sa vie prophétique, alors les pouvoirs en place ont commencé à s'inquiéter. L'épisode des marchands du temple qui ont été évincés par Jésus saisi d'une divine colère, ne lui a pas forcément attiré de nombreux disciples. Puis la réalisation des fameux signes, miracles en tous genres, a du commencer à inquiéter sérieusement la nomenklatura des grands prêtres. Le sommet étant atteint avec ce Lazare, ressuscité des morts par Jésus. Là, s'en est trop : il faut absolument faire disparaître cette preuve que Jésus est bien le Messie et tous les moyens sont bons : on va éliminer Lazare le ressuscité, rien que ça.

Ce comportement des gens de pouvoirs, grands prêtres à l'époque ou gouvernants laïcs de nos jours, est finalement assez ordinaire et banal. Dans notre pays, combien de gens ont été éliminés parce qu'ils gênaient trop le pouvoir ? On le sait rarement sur le coup, mais tout finit par se savoir et les turpitudes des seigneurs, monarques et autres gouvernements sont, hélas, monnaie courante sous prétexte de raison d'Etat.

On sait que Jésus sera condamné à mort par les grands prêtres, même s'ils se cachent derrière Ponce Pilate. On sait aussi que les mêmes grands prêtres tenteront une dernière manœuvre, après la Passion, en soudoyant des soldats pour qu'ils déclarent que c'est eux qui avaient fait disparaître le corps de Jésus. Ultime manœuvre qui échouera lamentablement. La preuve c'est que ces grands prêtres sont tombés dans l'oubli complet –on ne connaît même pas le nom d'un seul d'entre eux…et on s'en moque – alors qu'on a pas fini de parler de Jésus…et aussi de Ponce Pilate par une curieuse proximité qui traverse les siècles.

Toutes ces lamentables manœuvres des grands prêtres n'ont servi à rien, car ils étaient passés à côté de l'essentiel : avec l'Incarnation, le Verbe s'est fait chair et avec la Résurrection la chair s'est fait Verbe. Et le Verbe, c'est bien le cœur de notre foi. Tous comptes faits il n'est pas essentiel que Jésus ait accompli, de son vivant passage parmi nous, de nombreux miracles. En revanche, sa Parole, La Parole divine, qui ne nous est pas toujours accessible et compréhensible, reste et restera toujours le vecteur, le support de notre foi.

Oui, je crois à La Parole, au Verbe qui s'est fait chair et à la chair qui s'est fait Verbe !

 

Charles Durand

Le Brûlé – Saint-Denis

 

 

 
 
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