Actes des apôtres 1 /  6-9

Jésus s'en est allé au ciel…Ainsi est décrite dans les actes des apôtres ce que nous appelons l'Ascension de Jésus.

Après la Résurrection, événement extraordinaire, incommensurable et inconcevable d'un point de vue humain, Dieu nous invite à nouveau, 40 jours plus tard à un autre événement tout aussi extraordinaire : le passage de Jésus au ciel.

Evénement si difficile à comprendre que, même les proches de Jésus, ceux qui l'avaient cotoyé de près, ses apôtres, ont quelque difficulté  à comprendre tous ces mystères divins. Ainsi, juste avant le départ de Jésus lui posent-ils une question complètement "à côté de la plaque" comme on dit familièrement : "Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas restaurer la royauté d'Israël ? ". Pourtant, Jésus avait bien dit haut et fort, lors de son procès que son royaume n'était pas de ce monde. Mais les humains, fussent-ils les apôtres eux-mêmes,  ont une vision des choses très terre à terre, d'où cette question très temporelle et très matérielle à Jésus. Jésus répond brièvement en se référant aux volontés du Père et en annonçant le soutien du Saint-Esprit à ce tout petit groupe auquel est suspendu l'avenir de l'Eglise. Une fois de plus, à un moment décisif de son passage parmi nous, Jésus nous renvoie au mystère de la Trinité : il est là, lui, le Fils , évoquant le Père et le Saint-Esprit.

Essayons de comprendre ce qu'est ce passage de Jésus vers le ciel.

Déjà, rappelons-nous qu'il y a un monde visible et un monde invisible qui nous sont tous les deux accessibles, au moins en partie. Le monde visible c'est celui que nos cinq sens nous permettent de connaître et d'explorer. Le monde invisible nous est en partie accessible par la pensée, par l'esprit dont Dieu a doté chaque homme : ainsi en nous isolant un peu, en fermant les yeux, nous pouvons nous transporter à l'autre bout du monde, auprès de personnes éloignées ou disparues ou encore aux confins de l'univers ou au début de ce même univers au moment du big bang. Mais au-delà de l'univers qu'y-a-t'il ? Avant le big bang, le temps existait-il ? Autant de questions qui seront à jamais sans réponse. Notre esprit humain se heurte toujours à l'impossibilité d'accéder à ce monde invisible, à ce mystère divin.

Le ciel des évangiles n'est pas un lieu (l'espace) mais une manière d'être. Le ciel de la foi ne signifie pas que Dieu est loin de nous mais qu'il est majestueux, grandiose, incommensurable.. Dieu n'est pas ailleurs, il est au-delà de tout ce que nous pouvons concevoir. Le symbole des cieux nous renvoie au mystère de l'alliance que nous vivons à chaque fois que nous prions Jésus.. C'est le péché qui a exilé les hommes de la terre de l'alliance et c'est vers le Père, vers Jésus, vers le ciel que la conversion du cœur nous fait revenir. C'est dans le Christ que la terre et le ciel sont réconciliés, car le Fils est descendu du ciel seul, et il nous y a fait remonter avec lui par sa Passion, sa Résurrection et son Ascension.

En fait, lorsque Jésus va au ciel, il ne fait que confirmer de façon magistrale sa nature divine : seul, celui qui était sorti du Père pouvait retourner au Père. Personne n'est jamais monté aux cieux sinon le Fils de l'Homme qui est descendu des cieux. Laissée à ses forces naturelles, l'humanité n'a pas accès à la Maison du Père, à la vie et à la félicité de Dieu. Le Christ seul a pu ouvrir cet accès aux hommes de sorte que nous, ses membres, nous ayons l'espérance de le rejoindre là, où Lui nous a précédés.

Charles Durand