Accueil de ce site :

Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

La supercherie des chefs juifs…

Matthieu 28 / 8-15

 

Décidément, les évangiles, écrits il y a environ 2000 ans, restent toujours d’actualité. Matthieu décrit bien dans son récit les manipulations dont les gens au pouvoir sont capables. Jésus vient à peine de ressusciter devant plusieurs témoins et déjà les prêtres juifs – c’est eux qui ont le pouvoir - mettent en place un système de corruption assorti de chantage. Dans d’autres circonstances, on qualifie ce genre d’attitude de révisionnisme. Rares sont les puissants de ce monde qui n’ont pas été tentés à un moment ou à un autre de revoir l’histoire à leur façon…à leur bénéfice, bien sûr !

Ce passage de l’évangile de Matthieu met aussi  en relief la fragilité du témoignage humain et la difficulté d’accéder à la vérité avec un grand V. Pour un groupe de personnes ayant assisté simultanément à un même événement, chacun a sa version, qui varie selon la sensibilité et l’histoire personnelle de chacun. De nos jours, même en regardant un reportage filmé sur des faits précis, chacun retient tel ou tel aspect des faits plutôt qu’un autre alors qu’ils ont été  enregistrés objectivement. Il ne faut donc pas s’étonner qu’à deux mille ans de distance, on découvre quelques différences entre les récits évangéliques, eux-mêmes étant écrits sur la base de transmissions orales. Si on approfondit un peu, on s’aperçoit que la vérité ne peut être que multiple et qu’il n’existe pas de vérité absolue, partagée par tout le monde. Ainsi, notre foi en Jésus nous est d’une certaine façon personnelle et unique : bien sûr, on partage beaucoup d’aspects de notre foi avec beaucoup d’autres, mais il y a toujours de multiples nuances qui font que la foi de chacun de nous est unique et qu’elle évolue jour après jour, même à notre insu. Cela est en quelque sorte merveilleux de pouvoir avoir sa propre foi personnelle et unique, mais cela est aussi assez angoissant. Dieu a ainsi conçu le monde : aucun être vivant – plante, animal, homme - n’est identique à aucun autre existant , ayant existé ou futur : c’est tout simplement vertigineux. La contrepartie de cette diversité universelle, c’est qu’il est facile aux manipulateurs en tous genres de contester la réalité de tel ou tel événement.

Les prêtres juifs ne s’y sont pas trompés en proposant une forte somme d’argent aux soldats qui ont assisté à l’événement de la résurrection. Ces hommes de pouvoir ont très vite compris le danger de laisser se répandre la nouvelle du Christ ressuscité. C’est leur pouvoir et leur position sociale, tout l’équilibre de la société qui est mis en cause, d’où l’urgence de prendre des mesures radicales pour nier la bonne nouvelle. De nos jours, on appelle ça la raison d’Etat et on cache la vérité dans un confidentiel-défense quelconque. C’est une pratique courante et universelle. La vérité, ou du moins une autre vérité moins favorable au pouvoir, finit toujours par apparaître mais quelquefois bien tardivement. Deux petits exemples : la tentative du Japon de minimiser les massacres liés au  siège de Nankin en Chine dont on parle depuis deux jours ; plus près de nous si on peut dire, le nuage issu de la terrible explosion de Tchernobyl fin avril 1986 était censé s’être arrêté aux frontières Est de la métropole…on sait qu’il n’en a rien été et que la France a été contaminée. Ainsi va le monde ! On falsifie, on révise, on ment comme on respire.

Revenons à la Résurrection : l’épisode de la corruption des soldats romains par les prêtres juifs ne fait que renforcer la réalité de la Résurrection car si les prêtres s’empressent de corrompre les soldats c’est bien parce que l’événement a bel et bien eu lieu et qu’ils veulent à tout prix le passer sous silence quitte à maquiller la réalité. C’est, d’une certaine façon, une preuve supplémentaire, un aveu de leur part : Jésus est bien ressuscité, c’est lui le Messie. On comprend l’embarras colossal des prêtres qui avaient condamné Jésus à mort et leur facilité à corrompre les soldats qui peuvent être accusés par leur chef, le gouverneur, d’avoir été défaillants dans la surveillance du tombeau…la version du vol du corps de Jésus par ses disciples en pleine nuit arrange beaucoup de monde. Ceci dit , ces prêtres, connaissant la vérité, et les prophéties de l’ancien testament auraient du se douter qu’il ne serait pas aussi simple de se débarrasser du Messie et donc de Dieu.

En tous cas, leur ruse n’a pas réussi : Jésus est ressuscité, c’est ce que je crois !

Charles Durand – 11 avril 2005.

 

 
 
Vers le haut de la page

Pour m'envoyer un courriel :cd6d@wanadoo.fr