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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Le livre des Rois - chap.19 / versets 11-13

 

Ce récit de l'ancien testament fait partie des grands classiques de la Bible. Au-delà de la petite histoire racontée, et, l'air de rien, il touche au cœur de notre foi, de notre croyance en Dieu.

Pour des raisons purement humaines, Dieu a été longtemps présenté et compris comme une sorte de roi, d'empereur universel de la morale. Le fait de le qualifier de Père n'arrangeait pas les choses puisque dans la forme traditionnelle de l'éducation, le père détenait l'autorité, le pouvoir et faisait l'objet d'une grande crainte. Dieu était donc craint et se mettait en colère : de nombreux épisodes de l'ancien testament font état de colères, de punitions infligées aux désobéissants. Cet état d'esprit a persisté jusqu'au moment où Dieu a décidé de venir lui-même parmi les hommes pour leur faire comprendre qu'il est avant tout amour et miséricorde. Le petit récit du prophète Elie dans la montagne sacrée de l'Horeb était prémonitoire et annonçait la douceur de Dieu avec la venue de Jésus-Christ.

Elie se retrouve donc sur la montagne où Moïse avait reçu les dix commandements dans des circonstances assez spectaculaires. Elie lui,  attend de rencontrer Dieu dans un creux de rocher, une grotte. Dans un premier temps ce sont des événements violents qui se passent, un peu comme au temps de Moïse. Ouragan, on dirait cyclone chez nous, tremblement de terre, feu, volcan ici à la Réunion, bref, beaucoup d'agitation et de bruit…mais pas de Dieu dans tout ça. Il est vrai que Dieu est bien le créateur de tout l'univers et qu'il est à l'origine de tous ces cataclysmes, mais ces créatures naturelles ne doivent pas être confondues avec Dieu. Déjà, on peut constater qu'il y a une évolution dans le bon sens entre Moïse au Sinaï où Dieu est très spectaculaire et la scène avec Elie où Dieu est une brise ou un silence subtil (selon les traductions de la Bible). Plus tard, avec Jésus, Dieu ne sera plus que douceur et miséricorde.

Ce silence subtil évoqué dans le récit d'Elie est bien au cœur de notre foi. Silence physique et silence de l'esprit. Si nous voulons vraiment connaître Dieu, entrer en relation d'amour avec Lui, nous devons accepter d'abord de faire silence. Silence extérieur et silence intérieur.

Le silence n'est pas à la mode et il est de plus en plus difficile d'en bénéficier. Beaucoup le fuient comme si c'était un vide insupportable. Tout le monde sait très bien que nous sommes envahis de bruit en tout lieu et que le silence est chassé à coup de radio, de télévision, de baladeurs en tous genres. Le plus dérisoire est atteint lors des "minutes de silence" respectées lors de situations dramatiques. Une minute, quelquefois trois, jamais plus, comme si c'était déjà beaucoup : c'est dans un sens cynique et scandaleux ; en une minute on se donne bonne conscience. Trop facile. L'exemple des radios, comme celle que vous écoutez en ce moment, est caricatural : pas question de silence, de blanc comme on dit ; on pourrait croire à une panne de l'émetteur. C'est dire si nous sommes drogués, intoxiqués de bruit et incapables de nous en passer. Essayons cinq secondes, histoire de voir pâlir Olivier, notre technicien………………Bon, vous êtes toujours là, vous avez survécu à ce silence ?

Inutile de préciser que ce bruit ambiant permanent et universel ne facilite pas la relation avec Dieu. Mais il y a aussi, la difficulté d'arriver à faire silence dans nos pensés, dans notre esprit et là, il n'y a aucun moyen technique pour y parvenir. Pas de bouton de volume, pas d'interrupteur, pas de boules Quiés. C'est donc un exercice assez difficile à réussir. Nos pensées sont toujours envahies de soucis et d'idées divers et variés : les occasions de laisser vagabonder notre esprit sont innombrables. Et pourtant ce silence des pensées est indispensable si on veut entrer en relation avec Dieu. C'est une question d'écoute de notre cœur en laissant de côté notre esprit qui a tendance à raisonner sans répit. Par son exemple, le prophète Elie nous invite à la paix du cœur, à faire silence en nous, à écouter l'amour et la miséricorde de Dieu. En un mot, il nous apprend à prier. Savoir prier, un trésor inépuisable dans lequel il faut puiser le plus souvent possible !

 

Charles Durand

Le Brûlé - Saint-Denis

 

 
 
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