Accueil de ce site :

Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Ezéchiel – chap. 33 – versets 7 à 9

 

On est toujours un peu surpris par l’utilisation très fréquente des paraboles dans la Bible, dans l’Ancien, comme dans le Nouveau testament. Tous les prophètes ainsi que Jésus s’expriment souvent au moyen de petites histoires assez simples et faciles à comprendre et qui comportent une morale. Un peu comme les fables qu’un nommé La Fontaine écrira bien plus tard. Pour comprendre cette abondance de paraboles il faut se souvenir que la Bible n’a pas été faite pour les savants et les théologiens mais pour de simples individus comme vous et moi.

Il s’agit donc d’une part, d’arriver à se faire comprendre par des gens simples et d’autre part, de permettre de garder plus facilement en mémoire tel ou tel message divin. Dans l’antiquité, l’imprimerie n’existait pas et peu de gens savaient lire ou écrire. La culture était donc avant tout orale, d’où le style particulier de notre livre de référence, la Bible. Cette façon de faire passer des messages, au moyen de paraboles, a un autre avantage appréciable : elle permet à chacun de traduire et de comprendre de façon un peu plus personnelle ce que le prophète  a voulu nous dire.

Ainsi dans cette parabole du guetteur, je vois personnellement deux choses : un message fort sur la responsabilité de nos guides, de ceux qui "savent", vis-à-vis de nous et aussi sur notre propre responsabilité vers ceux qui en savent moins que nous ; j'y vois aussi une sorte de relativisation de la notion de péché.

La responsabilité de nos guides : la vie sociale, la vie tout court nous conduit à être méchant au sens du manque de respect , du manque d'amour, vis-à-vis des autres : c'est dans la nature humaine, si on peut dire. On ne s'en rend pas toujours compte et nous avons grand besoin d'être guidés. Par nos parents, par nos éducateurs et par nos guides religieux, prêtres, religieuses, catéchistes, etc. A tout âge nous avons une part d'ignorance et, en toute modestie, en toute humilité, il nous faut accepter les conseils de nos guides. La responsabilité de ces guides est donc très grande et ils sont fautifs lorsqu'ils n'ont pas averti le "méchant" de ses fautes (Ezéchiel l'exprime par la phrase : c'est à toi que je demanderais compte de son sang). Cette mission de conseil , d'encadrement, confiée à nos guides, à nos guetteurs par Ezéchiel reste d'une brûlante actualité dans notre société en proie à la généralisation d'un égoïsme qui n'a plus de limites. Ne croyons surtout pas être à l'abri de ces "méchancetés" quotidiennes. Qui d'entre nous n'a pas essayé un jour de garer sa voiture sur un emplacement interdit ? Qui n'a jamais commis d'excès de vitesse ? Pas vu, pas pris ! Qui n'a jamais été tenté de frauder le fisc par une omission, par exemple ? Est-ce que ces attitudes sont vraiment responsables quand on les commet sous les yeux de nos enfants, par exemple ? Sommes-nous de bons guides, de bons guetteurs ? Lorsque nous présentons la messe du dimanche à nos enfants comme une obligation, sommes-nous de bons guides ? Alors que participer à la messe est une joie et un bonheur dont il est difficile de se passer. En tous cas, Ezéchiel nous interpelle et nous invite à nous poser la question.

Le péché est relatif. Dans sa parabole du guetteur, Ezéchiel nous fait bien comprendre que le "méchant" doit se convertir et abandonner le péché…mais à condition que le guetteur lui ait ouvert l'esprit et l'ait informé de ses fautes. En effet, le péché n'existe pas dans l'absolu, il existe par rapport à ce que les guetteurs, les guides, nous ont appris. Il existe surtout par rapport à notre propre conscience. Si on excepte les tout jeunes enfants qui n'ont pas  conscience du péché, assez vite les êtres humains que nous sommes acquièrent cette conscience et la mauvaise conscience d'avoir fait mal…à condition que leurs parents-guides aient fait leur travail, bien sûr. Dès lors, on sait parfaitement quand on n'a pas la conscience tranquille, comme on dit. Deux attitudes sont alors possibles : soit on cherche à se donner bonne conscience en trouvant des excuses et des arguments pour avoir fauté, soit on assume et on regrette. Toujours est-il que quand on est averti par nos guides, on doit assumer alors que dans le cas contraire on peut très bien avoir fauté sans le savoir et, dans ce cas, il n'y a pas péché. Rappelons-nous que Dieu est miséricordieux et que, à l'unique condition sincère de s'engager à ne plus recommencer, on peut se réconcilier avec Lui et avec sa propre conscience au travers du sacrement de Réconciliation. Devenons des guetteurs pour Dieu et pour nous -mêmes.                                                          Charles Durand - 9 mai 2005.

 

 
 
Vers le haut de la page

Pour m'envoyer un courriel :cd6d@wanadoo.fr