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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Livre d'Isaïe - chapitre 55 (Invitation finale) versets 10 & 11

Isaïe utilise une parabole très concrète, très matérielle, pour nous faire passer son message, ou plutôt celui de Dieu, celui de Yahvé comme il dit.

Que peut-on retenir de ces deux versets du livre d'Isaïe ? Personnellement, je dirais Verbe et conversion.

 Pourquoi Verbe ? 

Tout simplement parce qu'Isaïe en magnifiant ainsi la puissance de la parole, annonce, d'une certaine façon, la venue du Messie quand le Verbe se fera chair. Il prophétise, c'est le boulot d'un prophète après tout; il prophétise la venue de Jésus, de Dieu parmi les hommes. Jésus, complètement homme et complètement Dieu doté de la parole de Dieu : le Verbe s'est fait chair.

Un adage populaire affirme que "les paroles s'envolent…et les écrits restent", dévalorisant ainsi tout ce qui est oral. Ce culte de l'écrit est, à vrai dire, un des piliers de notre "civilisation" moderne qui se nourrit de l'écrit sous toutes ses formes et dans tous les domaines, y compris pour les Evangiles qui ont été écrits très tôt après les événements qui y sont relatés. Il faut quand même se demander si cette obsession de l'écrit n'aurait pas quelques inconvénients. D'une part on croule sous une masse toujours plus gigantesque d'écrits en tous genres et il difficile, voire impossible de séparer le bon grain de l'ivraie ; d'autre part, les civilisations orales sont ignorées dans le meilleur des cas, méprisées comme attardées et primitives la plupart du temps ; c'est dommage car l'humanité y perd beaucoup de richesses culturelles humaines. En effet, ces cultures orales ont l'immense avantage d'écarter, au fil du temps et des aléas de la transmission orale, tous les détails inutiles ou des erreurs pour ne retenir que l'essentiel, le fondamental. Jésus ne s'y est pas trompé puisqu'on n'a jamais retrouvé le moindre écrit de sa main : sa parole, sa prédication étaient uniquement orales, ce qui a permis une transmission jusqu'à nous purifiée de toutes les scories du départ et organisée de façon adaptée à notre logique. La meilleure preuve, c'est que depuis que les Evangélistes sont passés au stade "écrit", l'interprétation et l'exégèse s'en sont donné à cœur joie et c'est loin d'être fini ! L'écrit est donc loin, très loin de permettre de disposer de la Vérité absolue avec un grand V; alors que l'oral, la transmission de la parole sont bien plus exigeants en termes de confiance et de rigueur. Comme Isaïe le décrit bien, les paroles ont donc une influence considérable sur ceux chez qui elle arrive et repart comme quand la pluie passe des montagnes aux nuages.

 

Donc, voilà pour le "pourquoi Verbe ?" ; passons au pourquoi "conversion" ?

Il me semble que la mission de la parole divine est bien d'obtenir la conversion de celles et ceux qui acceptent de l'entendre et surtout de l'écouter. Là encore je prendrais en défaut un autre adage populaire qui affirme de façon péremptoire que "Ca rentre par une oreille, et ça sort par l'autre". C'est une affirmation bien audacieuse, car celui qui a entendu une parole peut difficilement y rester totalement indifférent. Même, et je dirais surtout, s'il l'affirme haut et fort. Une parole exerce toujours une influence sur celui qui la reçoit, même s'il la refuse. Il en va ainsi de la parole de Dieu qu'on peut refuser d'entendre mais qui fait son chemin en silence et finit par aboutir un jour ou l'autre à une véritable conversion, à une véritable foi. La bonne graine finit toujours par germer, même quand on la met au régime sec pendant longtemps.

 

Ecoutons la parole, croyons à la parole et proclamons la parole.

 

Charles Durand

7 juin 2004.

 

 
 
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