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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Epître de Jacques - chapitre 2 versets 14 à 20.

La foi et les œuvres.

 

Ce texte s'adresse aux premiers chrétiens, mais il est resté d'actualité aux cours des siècles. De nos jours, nous sommes encore confrontés à cette distinction entre la foi et les œuvres. Cela s'est même un peu compliqué du fait que la religion est désormais considérée comme une activité séparée des autres dans la vie quotidienne. On se retrouve donc avec la foi, les pratiques religieuses et nos comportements de la vie courante et la nécessité de  concilier tout ça.

Certains diront que l'essentiel c'est d'avoir la foi, le reste étant secondaire ; d'autres attacheront une grande importance au strict respect des pratiques religieuses ; enfin, d'autres affirmeront haut et fort que le plus important est d'avoir un comportement chrétien dans la vie courante. On sent bien que les trois choses sont inséparables. Une foi totalement détachée du réel est stérile. Des pratiques religieuses perçues comme une série d'obligations à respecter donnent un aspect administratif à la foi qui devient vite rebutant. La pratique d'une certaine charité pour se donner simplement bonne conscience est aussi très éloignée de la foi.

On pourrait penser que les œuvres, c'est-à-dire la pratique religieuse et la charité chrétienne sont plus difficiles à respecter que le simple fait d'avoir la foi. Mais la nature humaine est ainsi faite que c'est l'inverse qui se produit. Il est finalement bien plus facile d'avoir une pratique religieuse et de pratiquer la charité chrétienne que d'avoir la foi.

Certes, la pratique de tous les sacrements, l'eucharistie et la réconciliation en particulier demandent des efforts de la part d'un certain nombre de chrétiens qui affirment avoir  la foi du charbonnier : au minimum il faut bien gérer son agenda. Cela n'est donc pas toujours perçu comme étant facile mais on peut y arriver. D'ailleurs, le chrétien doit vraiment se poser des questions si la pratique religieuse lui demande des efforts alors que cela doit rester une joie et lui manquer lorsqu'il s'abstient ou bien oublie.

De même, la pratique de la charité chrétienne demande des sacrifices. Des sacrifices quelquefois financiers, pas nécessairement très difficiles à consentir, surtout s'ils sont minimes et permettent de se donner bonne conscience. Mais des sacrifices dans le respect de l'autre, du prochain. Savoir pardonner, être serviable, avoir confiance dans les autres, rester maître de soi, comprendre les autres, répandre joie, paix et bonté autour de soi. Tout cela demande beaucoup, beaucoup d'efforts mais on peut y arriver.

Et la foi, me direz-vous. Facile ! Il n'y a qu'à croire. Mais ce n'est pas aussi simple qu'il y paraît. Bien sûr, on peut se tromper soi-même en se disant : j'ai la foi, point final. Inutile d'aller plus loin : j'ai la foi, un point c'est tout. Mais quel être humain peut honnêtement prétendre ne s'être jamais posé de questions sur sa foi, avoir des doutes. Le moins difficile est de croire en Dieu et de mettre dans cette croyance tout ce qu'on n'explique pas , tout ce qui dépasse l'humain. Ca se complique singulièrement lorsqu'il faut accepter que Dieu soit venu parmi nous il y a vingt siècles et qu'on s'en souvienne encore. C'est énorme, non ? Quant au mystère de la résurrection du Christ, c'est encore plus extravagant. Il est permis d'avoir des doutes. Celui ou celle qui n'a jamais douté, ne serait-ce que dans le secret de son cœur est au moins malhonnête, pour ne pas dire menteur.

On se retrouve donc avec la situation inattendue qu'il est bien plus difficile d'avoir la foi que d'accomplir des œuvres. La pratique religieuse et la charité chrétienne sont assez exigeantes mais sous une forme très concrète alors que la simple foi se révèle un acte intime difficile à accepter. C'est un combat qu'il faut mener jour après jour : chasser un doute, puis un autre avec, à chaque fois, la satisfaction, le bonheur de croire et d'approfondir sa foi. Et, de temps en temps avoir le sentiment intime que l'Esprit Saint était bien là et nous a aidé à croire. La foi est un don de Dieu qu'il est très facile, trop facile de refuser, mais en l'acceptant nous accédons à la vie éternelle. Ca serait trop bête de s'en priver, non ?

 

Charles Durand

10 octobre 2005.

 

 
 
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