Accueil de ce site :

Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Evangile de Saint-Luc chapitre 6 versets 6 à 11

 

Jésus provoque l’hostilité des pharisiens

 

Dans ce court passage de l’évangile Jésus accomplit un miracle : la guérison d’une main paralysée. Mais là n’est pas l’essentiel. En faisant cette guérison miraculeuse il provoque la fureur des pharisiens. C’est un peu comme si, de nos jours, à Lourdes par exemple,  le clergé présent s’offusquait d’une guérison survenue un dimanche, au prétexte que c’est le jour du Seigneur.

On voit à quel point le respect scrupuleux et pointilleux de la Loi peut conduire à des absurdités : reprocher à quelqu’un de faire du bien parce que c’est le jour du sabbat est assez incroyable pour nous. Mais à l’époque de Jésus, les pharisiens, les gardiens du Temple de Dieu croyaient détenir la Vérité avec un grand V. Et le peuple suivait ces pharisiens. La Loi, la Loi de Moïse, faisait l’objet d’un long catalogue de règlements mis au point au cours des siècles par le clergé juif. Et chacun avait l’obligation de respecter cette longue litanie de règles très précises et très exigeantes. Peu importait l’esprit ou le cœur que chacun mettait dans le respect de ces règles.

On constate le même comportement de nos jours. l’importance accordée aux règles définies par l’Eglise est trop souvent prise au pied de la lettre en oubliant le principal : notre écoute et notre rapport à Dieu. Croire qu’il suffit d’assister à la messe tous les dimanches, de communier autant que possible, de satisfaire aux sacrements pour affirmer qu’on est un bon pratiquant catholique, c’est se tromper soi-même. Bien sûr, ce que je dis ne veut pas dire que ces pratiques sont condamnables, bien au contraire. Mais se contenter de cela est réduire la foi au respect de rites et de règles bien établies mais sans rien y mettre. Un peu comme si la pratique de la foi ressemblait à une armoire bien rangée avec des étiquettes bien écrites pour chaque étagère : messe, prière, confession, communion, mariage, baptême…mais une armoire dont chaque étagère serait vide. De même, réciter une prière sans y mettre toute son âme, est un acte creux et inutile. Bien évidemment, cela n’a rien de répréhensible mais je pense que Dieu attend mieux de nous. Nous savons qu’il nous aime. A nous de l’aimer et de ne jamais l’oublier à chaque instant de notre vie. Un long recueillement dans le silence est souvent préférable à la monotone récitation mécanique d’un chapelet.

Revenons à l’évangile du jour. Au moment où il affronte les pharisiens, Jésus a déjà accompli des miracles, prononcés des paroles qui ont suscité l’adhésion de plus en plus de disciples. Il inquiète sérieusement les gens en place, les pharisiens. Et ceux-ci cherchent à le mettre à l’épreuve en le provoquant. Un homme est paralysé d’une main : soit Jésus ne le guérit pas et la popularité de Jésus en prend un coup, soit il le guérit et Jésus est fautif car cela ne se fait pas un jour de sabbat, jour de repos obligatoire et intégral. Dans les deux cas Jésus est perdant, de toutes façons. Mais Jésus a une mission a accomplir et rien ne l’arrêtera. Il aurait pu choisir de laisser l’homme avec sa main paralysée pour ne pas subir la fureur des pharisiens : il préfère faire du bien quitte à ne pas respecter la Loi, à se comporter en rebelle. Un comportement qui aboutira à sa Passion et à sa Résurrection.

Nous devons, nous aussi, prendre exemple sur Jésus : non pas pour oublier nos bonnes pratiques de catholique mais pour y mettre tout notre cœur et surtout pour faire plus en nous montrant chrétien à chaque instant de notre vie. Je ne dis pas que c’est facile parce que de nos jours, notre attention est détournée par de multiples distractions et qu’on peut très vite laisser notre égoïsme naturel prendre le dessus. Nous sommes distraits par beaucoup de sollicitations et le recueillement n’est plus à la mode. C’est bien dommage car nous manquons de nombreuses occasions de faire des miracles à notre niveau. Oui, nous avons aussi la possibilité de faire des miracles à notre mesure simplement en changeant notre cœur : en pardonnant, en nous réconciliant avec quelqu’un, en portant secours à une personne en difficulté, en aidant quelqu’un, en consacrant du temps à un gramoune…bref, en nous aimant les uns les autres…sans le dire mais en le faisant, c’est là l’essentiel pour nous rapprocher un peu plus de notre Dieu qui nous aime.

 

Charles Durand

Le Brûlé

10 septembre 2007

 
Vers le haut de la page

Pour m'envoyer un courriel :cd6d@wanadoo.fr