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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Saint-Luc (chapitre 17 versets 7 à10)

 Le service 

Une fois de plus les paroles de Jésus nous surprennent et nous choquent même. Que dit Jésus ? Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n'avons fait que notre devoir.

Une sorte d'éloge de l'obéissance et de la docilité. On ne peut pas s'empêcher de penser que d'une certaine façon Jésus serait favorable à l'esclavage en proférant ces paroles d'obéissance absolue. Difficile à admettre tout de même. Dieu, par l'entremise de Moïse n'a-t-il pas libéré les hébreux de l'esclavage dans lequel les égyptiens les avaient réduits ?

Alors il faut peut-être réviser notre façon de penser habituelle. Bien sûr, tout le monde est d'accord pour condamner l'esclavage, la servitude absolue et souvent brutale imposée par des hommes sur d'autres hommes. Mais le service c'est aussi autre chose. Servir les autres n'est pas forcément s'abaisser. Rappelons nous notre Jésus en train de laver les pieds de ses compagnons de route, les apôtres. Quel symbole de soumission et d'humilité. Loin d'amoindrir celui qui l'a accompli, ce geste de service l'a grandi. Rappelons nous aussi le comportement de Sainte Thérèse de Lisieux qui s'est obligée elle-même à servir, à rendre service à une des autres religieuses qui vivait avec elle alors qu'elle ne ressentait aucune sympathie pour elle. Quel geste magnifique que de sacrifier ainsi son égoïsme naturel et son petit confort pour rendre service à son prochain !

C'est vrai que dans notre société le métier du service n'est pas toujours très bien considéré et placé au bas de l'échelle sociale. Les femmes de ménage, appelées hypocritement techniciennes de surface, sont bien placées pour le savoir…Et pourtant, que deviendrait-on sans leurs services ? Et de façon générale que serait l'humanité sans services aux autres. Pensons à toutes les mamans qui sont au service de leurs enfants. Y a-t-il un plus beau métier que celui de servir ses propres enfants ? Existe-t-il un plus beau spectacle que des enfants qui accompagnent leurs vieux parents en fin de vie ? Et toutes celles et tous ceux qui nous éduquent dans les écoles, qui nous soignent dans les hôpitaux, qui nous protègent du feu, des délinquants. La liste de celles et ceux qui font profession de rendre service est longue et quelque part c'est plutôt rassurant sur le futur de l'humanité.

Mais, au fait, n'ai-je rien oublié dans cette litanie de services ? Et le service de Dieu ? Vous me direz qu'il y a le clergé pour ça. C'est vrai, mais est-ce suffisant ? Sûrement pas ! Non pas que nos frères religieux et nos sœurs religieuses ne seraient pas à la hauteur. Mais Dieu n'est pas réservé aux religieux. Il est partagé, si on peut dire, par toute l'humanité. Et chacun de nous a un devoir de service vis-à-vis de Dieu. Ne serait-ce que pour nous avoir donné la vie. Un don immense qui reste plein de mystère.

Alors comment être des serviteurs de Dieu. Il y a des actions visibles comme de participer aux divers sacrements : eucharistie, baptême, mariage, confirmation. Mais aussi et surtout des actes moins visibles comme la prière ou la charité au sens large. Une charité dont l'essentiel reste d'appliquer à chaque instant de notre vie la parole de Jésus nous invitant à nous aimer les uns les autres comme il nous aime.

 N'est-ce pas là une des meilleures façons de servir : servir Dieu et servir notre prochain ?

 

Charles Durand

13 novembre 2006.

 

 
 
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