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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Evangile selon Saint-Luc chapitre 10 – versets 38 à 42

 

La meilleure part

 

En écoutant ce court passage de l’évangile selon Saint-Luc on reste un peu perplexe. Ainsi Jésus critique Marthe, une femme qui fait tout le travail de la maison et il encourage sa sœur Marie, la sœur de Marthe à ne rien faire, si ce n’est de l’écouter, lui, Jésus. Drôle de message en vérité. Favoriser la paresse et la rêverie et critiquer le travail, on peut se poser des questions. Mais est-ce aussi simple ? Si c’était le cas tout le monde ferait partie d’un ordre contemplatif ou serait ermite dans un désert ou dans une montagne. Or, c’est plutôt l’inverse qui se produit. La plupart s’inquiètent et s’agitent comme dit Jésus. Très peu prennent le temps de méditer et de se rapprocher de Dieu.

Effectivement en approfondissant un tout petit peu, on se rend compte que, finalement, il est plus facile de s’agiter en tous sens que de prendre le temps de la méditation.

Qui ne connaît pas de proches, parents ou amis, qui ne savent pas s’arrêter, qui se saoulent d’activités, qui se droguent littéralement d’agitation et qui ne supportent que le sommeil pour rester un peu tranquille, et encore ! Qui ne s’est jamais jeté à corps perdu dans des activités très prenantes histoire d’oublier les soucis du moment. L’agitation est alors comme une sorte de remède à la peur d’avoir à réfléchir d’une façon générale, et de s’approcher de Dieu d’une façon plus précise. Car pour cela il faut accepter de s’arrêter, de faire une pause, de faire silence. Tout cela est bien sorti de nos habitudes quotidiennes. Ainsi, Marthe, ne cesse de s’occuper du service comme il est dit dans l’évangile. On l’imagine à trouver sans arrêt quelque chose à préparer, à nettoyer, à servir. A ne jamais accepter que tout soit prêt et à rectifier une bricole par ci, une bricole par là. Au point qu’on ne voit pas très bien ce que sa soeur Marie pourrait bien faire pour l’aider. Mais ça n’empêche pas Marthe d’interpeler Jésus pour qu’il incite Marie à en rajouter dans l’agitation ambiante. Mais Jésus sait sonder les cœurs et il encourage Marie à ne pas céder à la tentation de l’agitation.

Est-il plus facile d’avoir la meilleure part comme dit Jésus. A première vue, pas de problème ? Il suffit de se laisser aller, de ne rien faire, d’écouter ses paroles. Pas très fatiguant comme activité. C’est un peu comme ça qu’on imagine ermites et religieux contemplatifs. On se tourne les pouces, on récite des prières : la vie est belle et reposante. Bien , avez-vous essayé un peu pour voir ? C’est pas si facile que ça et c’est même redoutable. Déjà, accepter de « s’arrêter » demande un effort certain. Quant à méditer, c’est l’étape suivante. Et là le risque est grand de ressasser ses petits et grands soucis personnels. Enfin, c’est seulement après que l’on consent à laisser une petite place à Dieu, la meilleure part, mais la plus difficile à atteindre. C’est le pari, l’effort que fait Marie, la sœur de Marthe en écoutant la parole de Jésus, une parole d’amour mais certainement pas de laisser-aller et de facilité.

Nous aussi, nous sentons bien quelque part que c’est la bonne voie : écouter la bonne nouvelle ne peut que faire du bien. Alors pourquoi sommes-nous aussi rétifs pour l’écouter et l’accepter. Nous croyons faire des efforts alors que nous ne faisons que de l’agitation. Au lieu de zapper à tout instant, apprenons à faire de longues pauses sur image, à regarder autour de nous ceux qui souffrent ceux qui aiment. De longues pauses pour entendre Dieu, pour écouter sa voix toute en délicatesse qui ne veut jamais s’imposer à nous. De longues pauses pour poser des regards d’amour sur les autres. De longues pauses pour louer Jésus de nous avoir apporté la bonne nouvelle de la vie éternelle.

Charles Durand – 9 octobre 2006 – Le Brûlé – Saint-Denis

 

 
 
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