Accueil de ce site :

Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

ces commentaires sont diffusés sur Radio arc-en-ciel 

 

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (chapitre 6, versets 12 à 19)

En ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d'Apôtres :Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, celui qui fut le traître.

Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon, qui étaient venus l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.

 

Ce court passage de l'évangile de Luc me suggère deux commentaires.

La désignation des apôtres et les guérisons faites par Jésus.

Jésus choisit les 12 apôtres parmi ses disciples après une nuit de prière dans la montagne. Le choix n'est donc pas spontané et immédiat. Jésus a pris le temps de la réflexion et de la prière pour désigner ses 12 apôtres. Et si on excepte Simon-Pierre sur qui Jésus a bâti son église et le futur traître Judas, les autres ne se sont guère distingués. Ce sont des gens ordinaires, très proches des autres disciples et les plus capables de transmettre les messages de Jésus, la Parole de Dieu. On ne sait pas grand chose de ces disciples devenus apôtres du Christ mais il est probable qu'ils ne savaient ni lire ni écrire, ce qui était le cas de l'immense majorité des gens à l'époque. En tous cas aucun d'eux n'a été évangéliste, un rôle qui nécessitait un minimum de connaissances. Les débuts du christianisme ont été marqués par la transmission de la parole au sens propre du terme : c'est de façon orale que la Bonne Nouvelle s'est répandue. Même Paul qui a écrit de nombreuses lettres a consacré l'essentiel de sa mission à aller de ville en ville et à parler, à prêcher la Parole. Le choix de gens simples s'imposait donc pour que la Parole vive dans le monde antique. Ceci dit, le rôle des évangélistes est aussi majeur pour que la Parole soit parvenue jusqu'à nous sans trop d'altérations. Que peut-on retenir de ce choix de Jésus. Tout simplement que la foi, la transmission de la Parole peut être faite par tout le monde et qu'il n'est nul besoin d'être un théologien de haut niveau pour le faire. Le choix de Jésus doit nous rappeler que chacun de nous a un rôle à jouer dans la transmission de la foi : c'est la mission de chaque chrétien que de disséminer sa foi.

Voilà pour le choix des apôtres. Quant aux guérisons, je dois vous avouer que je suis toujours gêné, pour ne pas dire réticent à réduire Jésus, le fils de Dieu à un thaumaturge (un faiseur de miracles) , une sorte de magicien ou de sorcier guérisseur. Si c'était le cas, alors des gens comme Pasteur ou Fleming, l'inventeur de la pénicilline seraient à considérer aussi comme des guérisseurs divins, ce qui n'est pas le cas. Les évangiles sont émaillés de miracles en tous genres, il faut bien le reconnaître. Qui plus est, cela est souvent présenté comme déterminant dans la conversion des disciples. Alors, faut-il y croire ? La question se pose et je me la pose souvent. Si on étudie de près les évangiles on se rend quand même compte qu'il n'y est jamais mentionné de guérisons au sens médical du terme : Jésus n'a jamais guéri de la peste, du choléra ou de la variole. Jésus n'a jamais greffé un rein, transplanté un cœur, installé une prothèse ou recousu une main coupée. Non, Jésus a surtout guéri les âmes non par une consultation de psychologie ou de psychanalyste mais par sa parole, la Parole de Dieu et sa présence, la présence de Dieu. D'ailleurs Luc le dit bien dans ce passage : "Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés". Luc dit aussi que tout une foule de gens venus de loin étaient venu l'entendre. Luc n'insiste pas sur le fait que les gens parcourent de longues distances pour venir écouter les paroles de paix de Jésus, mais le fait est là. C'est bien la Parole qui est l'essentiel. La Parole et la foi dans la Parole. Bien sûr, les disciples et les évangélistes ont été frappés par le "pouvoir" de Jésus de faire régner la paix, la justice et la sérénité autour de lui et ils en ont retenu les aspects les plus visibles et concrets. Mais ce qui était le plus important se passait dans le secret des cœurs, ce qui est bien plus difficile à prouver. De nos jours les scientifiques eux-mêmes reconnaissent l'importance du moral, du mental sur la santé du corps. Ainsi l'effet placebo, qui consiste à donner un faux médicament à un malade peut avoir autant d'effet qu'un médicament réel, a été prouvé de nombreuses fois. Des médecins de haut niveau ont admis que la santé morale est essentielle pour empêcher la maladie ou la faire disparaître plus vite. Et la meilleure façon d'avoir une bonne santé mentale, d'être bien dans sa peau comme on dit, n'est-elle pas d'écouter Jésus, de le suivre, de le toucher comme dit Luc ? C'est en tous cas le miracle de la conversion que je souhaite à tous. Un miracle, une guérison invisibles mais bien réels et qui est à la portée de chacun de nous : oui, Jésus fait encore des miracles dans nos cœurs qui en ont bien besoin. Laissons-nous emporter par la foi ce torrent de paix et de bonheur.

Charles Durand - 9 septembre 2008.

 

 
Vers le haut de la page

Pour m'envoyer un courriel :cd6d@wanadoo.fr