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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

2ème lettre aux Thessaloniciens – chap 3 – versets 7 à 12.

 

Toujours aussi autoritaire notre apôtre Paul lorsqu'il s'adresse à ses nouveaux convertis. Dans cette seconde lettre, il réprimande à nouveau les Thessaloniciens. Ces habitants de Thessalonique – une ville qui existe toujours dans le Nord de la Grèce, c'est même la seconde ville de Grèce après Athènes – ces thessaloniciens donc, font partie des diverses communautés des débuts de la chrétienté convertis par l'apôtre-missionnaire Paul.

Il faut donc replacer ces remontrances dans le contexte, dans l'histoire de l'époque. Paul s'était fait un devoir, une exigence d'être exemplaire. Alors qu'il était admis , à l'époque, que les "prêcheurs" qui parcouraient villes et chemins, vivaient de l'hospitalité des populations visitées, Paul lui, s'est toujours fait un point d'honneur à n'être à la charge de personne : il était fabricant de tentes à partir de peaux de bêtes ; des tentes qui servaient d'abris, de maison à de nombreuses familles. Un métier qu'il exerçait dès qu'il n'avait plus de quoi se nourrir et subvenir à tous ses besoins matériels.

Il faut dire aussi que les premiers chrétiens avaient pris à la lettre l'annonce de l'arrivée prochaine du royaume de Dieu. Beaucoup avaient confondu "prochaine" et "immédiate". Pire, ils n'avaient pas tout à fait compris la nature spirituelle du royaume annoncé : beaucoup de ces convertis récents étaient païens et avaient une vision très terre à terre de leur vie. Du coup, un certain nombre d'entre eux en avaient conclu que, puisque le royaume allait se réaliser , eh bien, il convenait de l'attendre tout simplement en se tournant les pouces. D'où la saute d'humeur de Paul qui remet les pendules à l'heure en leur demandant de ne plus rester oisifs et de mériter ce qu'ils mangent. La société de l'époque n'avait rien à voir avec la vie actuelle : en ce temps là chacun, chacune avait sa place, son rôle dans la vie. Un rôle quasiment connu dès la naissance en fonction du rôle des parents et aussi du pays dans lequel ils vivaient. Pas de souci pour son avenir personnel, sauf que si on naissait dans un milieu social en difficulté, on était sûr d'y rester.

De nos jours, il en va tout autrement : chacun doit se faire sa place dans la société, par la formation scolaire et par l'exercice d'un métier. Du coup, notre système produit beaucoup d'exclus à qui il semble quand même difficile de reprocher l'oisiveté critiquée par Paul. Dans l'immense majorité des cas , ces exclus le sont malgré eux et ils en souffrent énormément. Ceci dit, reste quand même la question de savoir à quoi on passe son temps de loisir, d'oisiveté. Au temps de Paul, l'oisiveté était la plupart du temps utilisée à mauvais escient dans des beuveries et autre orgies, d'où les remontrances de Paul. De nos jours, et si on en a les moyens, on peut aussi gaspiller son temps et encourir les foudres de Paul. Mais, ce que Paul oublie de dire, c'est qu'on peut très bien consacrer tout ou partie de son oisiveté à des choses plus intéressantes. Prier , par exemple.

Nous sommes très occupés, du matin jusqu'au soir, par tout un tas de "bruits" qui nous empêchent de nous consacrer, ne serait-ce qu'un moment, à communiquer avec Dieu. On se soûle de radio, de musique, de télévision, de cinéma, de DVD, que sais-je encore…c'est comme si on fuyait le silence, si on en avait peur. Et pourtant, dans ce monde agité en tous sens, un peu de silence est un moyen souverain pour retrouver un peu de sérénité, pour se sentir mieux. Alors, si nous avons la chance ou la malchance d'être inoccupés, oisifs malgré nous, profitons de ce temps privilégié pour faire silence, pour nous isoler, nous recueillir et accueillir Dieu dans notre cœur. Faites l'expérience, chez vous si cela s'y prête, à l'église ou à la chapelle. Asseyez-vous, détendez-vous, faites silence et écoutez votre cœur et alors, le miracle se reproduit à chaque fois, c'est comme si Dieu montait du fond de votre âme et envahissait tout votre être. Ne résistez pas laissez vous faire, ne dites rien, c'est Dieu qui vous parle à sa façon, sans dire des phrases mais en vous faisant baigner dans un univers d'amour et de charité…

Alors, d'accord avec Paul pour fuir l'oisiveté malsaine des Thessaloniciens mais sans oublier qu'il existe une forme d'oisiveté plus bénéfique lorsque nous nous tournons vers le Seigneur et que nous prions en silence.

 

Charles Durand – 6 décembre 2004.

 

 
 
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