Livre d'Osée -
chapitre 6 versets 1 à 6
Les fils d'Israël se
disaient entre eux : « Allons ! Revenons au Seigneur. C'est lui qui nous
a cruellement déchirés, c'est lui qui nous guérira ; lui qui nous a
meurtris, il pansera nos blessures. Après deux jours il nous rendra la
vie, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence.
Efforçons-nous de connaître le Seigneur ; sa venue est aussi certaine
que celle de l'aurore, elle sera bienfaisante pour nous comme l'ondée,
comme les pluies de printemps qui arrosent la terre. » Et Dieu répondit
: «Que vais-je te faire, Éphraïm ? Que vais-je te faire, Juda ? Votre
amour est fugitif comme la brume du matin, comme la rosée qui s'évapore
à la première heure. Voilà pourquoi je vous ai frappés par mes prophètes,
je vous ai massacrés par les paroles de ma bouche. Car c'est l'amour que
je désire, et non les sacrifices, la connaissance de Dieu, plutôt que
les holocaustes.».
Dans
ce passage de l'Ancien Testament le prophète Osée rapporte un dialogue
entre Dieu et son peuple. Un dialogue qui date de 750 ans avant la vie de
Jésus. On y retrouve, bien sûr, un Dieu qui manie la carotte et le bâton,
comme dans tout l'Ancien Testament. "Dieu nous a déchirés, il nous
guérira. Dieu nous a meurtri, il pansera nos blessures".
Mais,
il faut remarquer deux points importants dans le texte d'Osée. Il annonce
clairement, dans une vision prémonitoire saisissante, la résurrection du
Christ en disant: "après deux jours il nous rendra la vie, le troisième
jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence". Comment ne
pas penser à la Résurrection en lisant ce passage ? Une Résurrection
qui concernera Dieu lui-même en la personne de son Fils Jésus, mais
aussi une Résurrection qui nous est promise à nous tous. Osée annonce
aussi l'incarnation de façon imagée : sa venue est aussi certaine que
celle de l'aurore, elle sera bienfaisante. On ne peut que s'incliner et
admirer l'exploit du prophète Osée qui annonce le Christ plus de sept siècles
auparavant. C'est fort, très fort !
Second
point. Le prophète Osée fait encore plus fort dans ce bref passage en
interprétant de façon remarquable le message de Dieu pour nous :
"c'est l'amour que je désire et non les sacrifices". C'est une
autre façon de dire que l'amour doit être la lumière, le phare de notre
vie. Sept siècles plus tard, Jésus dira "aimez-vous les uns les
autres comme je vous aime". De nos jours, notre pape Benoît XVI a
lui aussi insisté sur l'essentiel de Dieu : Dieu est amour.
A
partir de la lecture du livre d'Osée on pourrait se dire que tout va bien
: la Résurrection de Jésus a bien eu lieu et la nôtre est la promesse
qui fonde notre foi dans la vie éternelle ; et l'amour de Dieu baigne
l'humanité dans un bonheur sans limites. Mais il y a quand même une
condition, pas une menace, non, une petite condition : accepter d'entendre
Dieu ! Et là, depuis l'origine des temps, on peut constater que les
hommes font tout pour d'éloigner de Dieu, ou, en tous cas, pour ne faire
aucun effort pour l'entendre et surtout l'écouter. On ne peut pas se
contenter de se dire que la vie est facile : Dieu nous aime : parfait !
c'est son boulot…en quelque sorte Eh bien, nous, pendant ce temps-là,
on peut faire ce qui nous plait…et oublier Dieu ! Mais nous le savons
bien, tous autant que nous sommes : quand on oublie Dieu, on ressent vite
comme un malaise, un manque dans notre vie. Un manque qu'on attribue bien
souvent au manque de chance, à la méchanceté des autres, et pourquoi
pas à un sort jeté par un marabout ou un gourou…Alors que Dieu est là,
à notre disposition, pour nous aimer tout simplement et nous guider sur
les bons chemins de la vie. Trop souvent Dieu est accusé de tous les
malheurs subis par l'humanité : guerres, famines, catastrophes. Mais on
oublie un peu vite que tous ces malheurs viennent de décisions humaines,
au mieux irresponsables et, la plupart du temps, dans le rejet de Dieu et
de son amour. On en fera pas croire que c'est Dieu qui motive une déclaration
de guerre ou un attentat meurtrier. Non, c'est une décision humaine qui,
justement, a fait le pari d'oublier, de rejeter Dieu. Une attitude qui
dure depuis toujours, hélas. Le mal étant fait et consommé, il est un
peu tard de se tourner vers Dieu et de lui demander des comptes.
Il
nous faut changer nos comportements de facilité et de confort. Il nous
faut prendre le temps, chaque jour qui passe, de nous tourner vers Dieu,
de l'écouter dans le silence et le calme de notre cœur pour accéder à
une relation intime, pour rechercher quelle est sa volonté. Que sa volonté
soit faite, bien sûr. Encore faut-il l'écouter pour savoir quelle est sa
volonté et comment va pouvoir se manifester son immense amour à chaque
instant de notre vie !
Charles
Durand - 10 mars 2008