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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

            Evangile de Matthieu chapitre 18, versets 21 à 35 

            Le pardon

Dans ce passage de l'evangile Jésus nous conseille le pardon. Il faut pardonner sans compter. Pardonner les offenses qu'on nous fait sans chipoter sur le nombre de fois. A première vue, il nous semble que Jésus y va un peu fort quand même ! Lorsqu'on vient de me faire du tort, je veux bien essayer de pardonner. Si la même personne recommence, cela devient plus difficile. Quant à accepter de se faire maltraiter en permanence et pardonner à chaque fois, cela devient malsain. Est-ce que Jésus a voulu nous faire passer le message de tout subir sans rien dire , ou du moins en pardonnant ?Pas sûr. Ce que veux dire, Jésus, à mon avis, c'est que le pardon ne doit pas faire l'objet d'un comptabilité, d'un décompte en notant quelque part le nombre de fois où on a pardonné. Le pardon doit être une démarche de réconciliation vers l'autre et non pas l'objet d'un sordide décompte.

            Alors, pourquoi pardonner quand on vous a fait du mal ? On a l'impression qu'on va être perdant en agissant ainsi. On vous fait du mal et la sanction n'en est pas une , c'est une récompense : on est pardonné. Mais est-ce aussi simple ?

            Ne nous voilons pas la face, il n'est jamais facile d'accorder son pardon à quelqu'un qui vous a fait du mal. Intuitivement, on a vraiment l'impression qu'on va y perdre et, d'une certaine façon, approuver, cautionner le mal qu'on vous a fait. Lorsqu'on arrive à franchir la difficulté et à accorder le pardon, alors tout change. De faible, ayant subi un tort, on devient le fort qui, lui, est capable de pardonner. Dans l'immense majorité des situations le causeur de trouble se trouve sans voix et ses envies de recommencer réduites à néant. Celui qui a réussi à pardonner se retrouve assez curieusement en position de force : je suis celui qui pardonne. Toutes proportions gardées, en pardonnant on se rapproche, on s'inspire de la puissance de Dieu dans sa miséricorde, dans sa force de tout pardonner car il nous aime. Alors, pardonnons sans compter, cela nous fera beaucoup de bien.

            Combien de gens gâchent leur vie en nourrissant des sentiments, des volontés de vengeance et de haine. en ressassant jour après jour le mal qu'on leur a fait. Avant même de pardonner, il faut chercher à comprendre ce qui a pu aboutir à ces actes ou à ces paroles malveillantes. Combien de conflits seraient résolus, ne serait-ce que si les parties concernées acceptaient de discuter, d'essayer de se comprendre, en ayant en tête qu'on peut avoir tort soi-même : qui peut de prétendre parfait et irréprochable ? Si on discute en se mettant sincèrement à la place de l'autre on doit pouvoir finir par se comprendre , faute de se réconcilier. A partir du moment où la compréhension est là, le pardon devient possible.

            Mais pardonner, ne veut pas forcément dire oublier. Cela dépend des circonstances et de l'importance du tort causé. Il peut être important de ne pas oublier, ne serait-ce que pour ne pas se retrouver dans la situation qui avait abouti à la première offense. On peut éviter de se trouver au même endroit à un moment mal choisi. On peut éviter d'amener une conversation sur un sujet délicat et litigieux. Il y a mille et une façons d'éviter d'avoir à renouveler son pardon pour la même offense.

            Alors, si nous demandons pardon pour les offenses que nous faisons à notre prochain, pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés sans compter.

 

Charles Durand

11 mars 2007

 
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