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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Jérémie 18 / 1-6

 

La parabole du potier qui rate la fabrication d'un premier pot sous les yeux de Jérémie, puis réussit le second peut nous laisser un peu perplexe. Non pas qu'un potier puisse rater un pot : qui peut prétendre être parfait de sa naissance à sa mort ? Assurément personne ! Mais notre perplexité provient du fait que Yahvé, Dieu, prenne cette scène comme exemple de son influence, de son action sur le peuple d'Israël en disant : Ne suis-je pas capable d'agir envers vous comme ce potier ?

Le fait que Dieu puisse ainsi modeler son action sur les êtres et les choses sans obtenir du premier coup une totale perfection a de quoi nous surprendre. On a plutôt l'habitude de considérer Dieu comme parfait en tous temps et en toutes choses. Mais, après tout, cette idée de perfection absolue est bel et bien une idée purement humaine. Nous, pauvres petits êtres vivants, ignorons quasiment tout de ce que peut être la perfection divine et, du coup, nous inventons une soi-disant perfection divine qui finalement reste très humaine. Et si, finalement, la perfection, c'était précisément de ne jamais être totalement parfait ?

Imaginons un instant que tout soit parfait aux yeux de Dieu et à nos yeux : aucune violence nulle part, aucun être n'ayant une quelconque différence par rapport à la normalité, aucun problème nulle part pour personne…mais la vie serait d'un ennui terrible et sans aucun intérêt ; du coup l'univers serait imparfait ! Tout ça pour dire que, notre idéal de perfection, que l'on attribue volontiers à Dieu, est vain, sans issue, sans intérêt.

Notre vie humaine est jalonnée de problèmes plus ou moins importants : ça commence mal puisqu'à peine après avoir vu le jour, il faut se décider à respirer…puis après on ne va que de difficulté en difficulté, plus ou moins naturelle ou normale, et ceci jusqu'à notre dernier jour. Mais qui n'a jamais éprouvé une intense satisfaction à avoir vaincu un obstacle qui paraissait insurmontable ou injuste : on ne peux la paix qu'après s'être battu, on ne peut guérir qu'après avoir été malade : c'est l'essence même de la vie humaine.

Mais Dieu, lui, il pourrait être parfait, non ? Nous serions bien prétentieux de nous mettre à sa place, de penser à sa place : d'ailleurs, il y a un couple célèbre qui voulait tout savoir ce que Dieu savait et même se mettre à sa place et ça s'est assez mal terminé puisqu'ils y ont perdu le paradis.

On peut aussi se demander si l'homme n'utilise pas Dieu comme prétexte en lui prêtant une perfection idéale, et en donnant comme alibi, qu'étant lui-même un simple humain il ne peut pas être parfait. C'est raté, car dans la parabole du potier du livre de Jérémie, Dieu lui explique bien qu'après un pot cassé, eh bien rien n'empêche de remettre l'ouvrage sur le métier, ou plutôt le tour. Et là, nous retrouvons bien ce Dieu si proche de nous et si miséricordieux qui a le souci constant de faire toujours mieux sans jamais être lui-même parfaitement parfait.

Finalement, vu ainsi, la perfection divine est tout à fait à notre portée et c'est plutôt encourageant pour renforcer notre foi. Il ne s'agit donc pas nous de nous comporter comme des êtres parfaits incapables du moindre péché mais comme des êtres capables de nous corriger en permanence et , en tous cas , de ne surtout pas persister dans le péché. Dieu nous montre un chemin pas aussi difficile qu'on ne nous le décrit souvent ; alors, laissons-nous guider paisiblement en sachant que nous avons un droit permanent à nous améliorer.

Une chose est sûre , c'est que ma petite prière d'aujourd'hui est loin d'être parfaite ! Dieu merci !

 

Charles Durand

11.10.2004

 

 
 
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