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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

ces commentaires sont diffusés sur Radio arc-en-ciel 

 

Humiliation d'Anne, l'épouse stérile

Commencement du premier livre de Samuel (chapitre 1, versets 1 à 8)

Il y avait un homme de la ville de Rama, dans la montagne d'Éphraïm; il s'appelait Elcana. Cet homme avait deux femmes. L'une s'appelait Anne, l'autre Peninna. Peninna avait des enfants, mais Anne n'en avait pas. Chaque année, Elcana montait au sanctuaire de Silo pour adorer le Seigneur de l'univers .et lui offrir un sacrifice. C'est à Silo que résidaient, comme prêtres du Seigneur, les deux fils d'Éli, Ophni et Phinéès.

Un jour, Elcana offrait le sacrifice; il distribua les parts de la victime à sa femme Peninna, avec tous ses fils et toutes ses filles. Mais à Anne, il ne donna qu'une seule part; pourtant elle était sa préférée, mais le Seigneur l'avait rendue stérile.

Sa rivale cherchait, par des paroles blessantes, à la mettre en colère parce que le Seigneur l'avait rendu stérile. Cela recommençait tous ans, quand ils montaient au sanctuaire du Seigneur: Peninna cherchait à la mettre en colère. Anne pleura et ne voulut rien manger Son mari Elcana lui dit: "Anne pourquoi pleures-tu, pourquoi ne manges-tu pas? Pourquoi es-tu malheureuse? Et moi, est-ce que je ne compte pas à tes yeux plus que dix fils?"

 

La lecture du livre de Samuel nous replonge des milliers d'années en arrière. Une époque où il était courant de faire des sacrifices d'animaux pour vénérer Dieu. Une époque aussi où la polygamie était banale et ordinaire. Ceci étant, déjà dans ce lointain passé se posaient des questions tout à fait humaines et toujours d'actualité en ce début du 21ème siècle. Le désir d'enfant, la rivalité entre deux femmes sont des situations que nous connaissons bien et qui sont, hélas, quotidiennes dans la Réunion de 2008.

On est assez loin du commandement de Jésus "aimez vous les uns les autres…" On est plutôt dans le registre du "toujours plus". Ainsi, Pennina a eu la chance de pouvoir donner la vie à plusieurs enfants : des fils et des filles nous dit Samuel. Mais au lieu de soutenir, de plaindre Anne, l'autre femme d'Elcana qui est stérile, non, Pennina cherche à l'humilier, ce qui n'est pas vraiment très charitable.

Sur le partage du sacrifice, il est assez normal et logique que Pennina obtienne plusieurs parts pour elle et ses enfants. D'ailleurs Anne n'y trouve rien à redire. Non, ce qui chagrine Anne, c'est que Pennina la harcèle et que cela se reproduit tous les ans à chaque fois qu'ils montent à Silo pour offrir le sacrifice.

En y réfléchissant un peu on se rend compte que l'une comme l'autre ont un comportement égoïste. Pennina, entourée de ses enfants, voudrait bien être la seule auprès de son mari Elcana et elle ne pense qu'à écarter Anne. Mais Anne, de son côté, reste obsédée par sa stérilité et elle ne s'aperçoit même pas que c'est elle qui est la préférée d'Elcana. Il faut qu'Elcana lui-même lui demande si l'amour qu'il lui porte ne compte pas plus que d'avoir dix fils !

Faut-il reprocher à ces deux femmes l'importance qu'elles donnent à leur fécondité ? Certainement pas, la pulsion de vie est un don de Dieu qu'il ne faut pas négliger et encore moins réprimer ou bricoler comme on le fait de nos jours dans certaines sociétés dites développées. Mais Samuel, en prophète précurseur de Jésus nous délivre déjà un puissant message . Oui au désir d'enfant, mais surtout oui à l'amour, à l'affection des uns pour les autres. Réduire la femme à une sorte de d'objet qui permet à l'espèce humaine de se perpétuer est assez humiliant. Et pourtant, c'est bien ce qui se passe trop souvent depuis des milliers d'années.

Dieu a créé l'homme et la femme pour qu'ils se complètent et surtout qu'ils s'aiment. Pas pour que chacun se sente supérieur à l'autre pour des raisons discutables. Pas pour l'un jalouse l'autre. Pas pour que son seul intérêt égoïste soit valable. Et encore moins pour humilier les plus faibles et les plus modestes. Bien sûr Dieu nous a créés libres : libres d'aimer ou de ne pas aimer. Mais est-ce que c'est vraiment une bonne idée que de profiter de cette liberté pour ne pas aimer ? Qui peut prétendre être heureux de ne pas aimer ? Alors quelques jours après avoir célébré l'anniversaire de Jésus, Dieu venu parmi nous, agissons jour après jour en mettant en pratique son commandement "aimez-vous les uns les autres"

Charles Durand - 7 janvier 2008.

 
 
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