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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

Les pharisiens demandent un signe (Marc – chapitre 8 – versets 11 à 13)

 

Les Evangiles sont remplis de récits des miracles accomplis par Jésus. Pour être franc, j'oserais dire un peu trop remplis de miracles à mon goût ! Réduire le Sauveur à un thaumaturge, un faiseur de miracles, me semble excessif et inacceptable. Les pharisiens, en demandant un "signe" à Jésus avouent ainsi qu'ils considèrent Jésus de Nazareth comme un prophète-magicien capable de guérir les malades incurables, de transformer l'eau en vin, de multiplier les pains, de ressusciter Lazare. En pensant ainsi, ils passent à côté de l'essentiel qui est l'amour de Dieu pour l'humanité. "Deus caritas est" : Dieu est amour, comme vient de le rappeler fort justement Benoît XVI.

J'ai d'abord pensé que tous ses miracles décrits dans l'Evangile étaient nécessaires et indispensables il y a deux mille ans pour convaincre les juifs et les païens de la divinité de Jésus. Seul le Fils de Dieu, l'Incarnation de Dieu dans Jésus pouvait accomplir autant de signes miraculeux. C'est probablement vrai, même si Jésus a régulièrement tenu à ce que ses prouesses soient tenues discrètes et secrètes, en vain d'ailleurs.

Et de nos jours, sommes-nous encore pharisiens pour pouvoir avoir la foi ? ou bien sommes-nous chrétiens ?

Je crains que l'attrait matérialiste des hommes pour le merveilleux et l'inexplicable soit resté intact au fil des siècles. Entre les extra-terrestres et les apparitions diverses et variées annoncées ici ou là avec guérisons à la clé, sans compter la superstition ordinaire nous restons très pharisiens. Des pharisiens toujours déçus car les miracles se font attendre, du moins est-ce notre impression immédiate.

En réalité, nous attendons des miracles purement matériels, des trucs de magie pour avoir qui le bonheur, qui la santé, qui la richesse…Mais nous ignorons le vrai miracle permanent qui illumine notre vie : l'amour de Dieu. Un amour dont tous les humains sont bénéficiaires, même si les mêmes humains consacrent beaucoup de temps et d'énergie à anéantir cet amour sous prétexte que Dieu leur a donné une liberté d'être et d'agir comme ils veulent.

Autre miracle quotidien : avoir la foi et progresser dans sa foi ; ce ne sont pas des mots ; ce n'est pas facile ; c'est un miracle, un signe incontestable de l'existence de Dieu.

Autre signe : notre amour pour notre prochain. Il n'est pas besoin d'attendre une apparition divine ou une illumination pour aimer son prochain. A chaque fois que nous surmontons notre égoïsme, notre répugnance pour l'autre, notre désamour, c'est un signe. Un signe à notre portée. Un signe qu'on va pouvoir multiplier au fur et à mesure de sa pratique. La charité est de plus en plus facile à faire et finit par devenir une habitude, une seconde nature, sans pour autant perdre son caractère de signe, de petit miracle.

Arrêtons donc de nous comporter en pharisiens, en assistés du signe , du miracle ; devenons plus chrétiens que jamais en faisant nous-mêmes des miracles au quotidien, en montrant aux autres le signe de notre amour pour Dieu et le signe de l'amour de Dieu pour nous.

 

            Charles Durand

Le Brûlé – Saint-Denis

 

 
 
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