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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses commentaires de la Bible...

 

La tempête apaisée (Luc, 8, 22 à 25)

 

L'apôtre Luc nous fait en quelques lignes le récit de la traversée d'un lac au cours de laquelle Jésus "fait un miracle," entre guillemets, en apaisant une bourrasque qui s'était abattue sur le lac.

Je suis toujours un peu gêné quand Jésus, Dieu donc, est présenté comme une sorte de super magicien. Présentation qui est assez humiliante puisque Dieu serait alors une sorte de créature pouvant à tout moment sortir un miracle de son sac à malices : La tempête se lève : je menace les éléments et tout se calme. Trop fort, comme on dit ! C'est vraiment rabaisser Dieu à très peu de chose et pour tout dire, je ne suis pas d'accord.

 

Première remarque à faire sur le récit de Luc : il est très bref et ne donne aucun détail sur les conditions précises du trajet, les dimensions de la barque, la qualification de l'équipage, la force des vents, la hauteur des vagues, etc…de plus, Luc ne donne aucun repère chronologique : on ne sait pas combien de temps s'est écoulé entre la "menace" de Jésus et le retour au calme. Je dirais, en toute modestie , que n'importe qui peut an faire autant : après chaque bourrasque, chaque tempête, chaque cyclone, il est prouvé, depuis la nuit des temps qu'un retour au calme suit ces déchaînements de la nature. Après la tempête, le calme et après le calme la tempête ! A partir du moment où on ne précise rien sur les délais, tout est possible.

 

Seconde remarque sur le récit de Luc : il s'agit d'un Evangile qui a été écrit bien après les événements et qui était destiné aux premiers chrétiens. Un écrit destiné à la multitude et qui utilise nécessairement des paraboles, des images pour être compris du plus grand nombre. C'est une tactique fort utilisée à l'époque et qui a bien survécu lorsqu'on se rappelle les fables de La Fontaine, par exemple…

 

Je vais donc vous faire part de ma façon personnelle de recevoir le récit de Luc. Bien entendu, libre à chacun de préférer telle ou telle interprétation à ce récit évangélique : c'est la force des Evangiles de s'adresser à la multitude et de pouvoir être reçu par chacun de façon personnelle. Ne boudons pas notre plaisir.

 

Nous savons que Dieu est présent en chacun de nous à tout moment et qu'il nous appartient d'accepter de l'entendre et de l'écouter pour nous en convaincre. Mais les humains sont comme les disciples de Jésus sur la barque, ils laissent la voix de Dieu s'amenuiser dans leur cœur et dans leur esprit : tout va bien, pas de soucis, le ciel est bleu , la mer est calme, la vie est belle, on n'a plus besoin de Dieu : on laisse s'endormir la voix de Dieu en nous. Et puis, après le calme, la tempête, inévitablement. Des difficultés, des soucis, des problèmes : on perd pied ; le vie n'est plus si belle et là on se rappelle que Dieu existe et on le réveille, on l'appelle au secours. Tout comme les disciples réveillent Jésus : "Maître, nous périssons !" Et Dieu , dans sa grande et éternelle miséricorde, répond présent sans rechigner, sans reprocher d'avoir été un peu ou beaucoup oublié. Il parle et le calme revient. Encore faut-il l'appeler à l'aide ! Jésus le dit clairement à ses disciples : "Où est votre foi ?".

 

Et nous ? Où est notre foi ? Ne sommes-nous pas tentés d'oublier Dieu, de l'écarter de nos pensées lorsque tout va bien et qu'il ne nous semble pas utile ? C'est bien dommage car Dieu n'est pas un guichet où on se procure des remèdes à nos petits malheurs humains. Dieu est en nous à chaque instant pour le meilleur et pour le pire : écoutons-le en permanence et nous deviendrons plus forts pour nous-mêmes et pour les autres.

 

Ne laissons pas Dieu dormir dans notre cœur , réveillons-le, écoutons-le et nous pourrons alors braver toutes  les tempêtes de la vie.

 

Charles Durand

12 juillet 2004.

 

 
 
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