La Visitation, c’est la rencontre de deux femmes heureuses. Heureuses de façon imprévue pour l’une comme pour l’autre. L’une, Marie, parce qu’elle ne s’attendait à concevoir un enfant si tôt, et encore moins à ce que cet enfant soit le Fils de Dieu ; l’autre, Elisabeth, stérile et âgée et pour qui la conception d’un enfant était devenu définitivement sans espoir. Et les voilà donc remplies de bonheur à sentir chacune tressaillir en leur sein l’enfant à naître. Jésus pour Marie et Jean pour Elisabeth.

Comment ne pas envier leur bonheur d’avoir été choisies par Dieu et d'être porteuses de vie ?

Ce bonheur est-il hors de notre portée ?

Pas vraiment !

N'avez-vous donc jamais senti tressaillir dans votre esprit la présence de l'Esprit-Saint ? Pas très facile à dire ou à affirmer, n'est-ce pas ? Et pourtant, l'Esprit-Saint est toujours prêt à se manifester à notre esprit, à tressaillir dans notre esprit : la seule condition est d'accepter de l'entendre.

Mais, il faut humblement reconnaître que notre foi est souvent prise en défaut de ce point de vue et qu'on refuse de croire que l'Esprit-Saint à pu se poser sur nous, même un court instant, et nous inspirer des pensées d'amour et de charité. L'Esprit-Saint réside au plus profond de notre esprit, mais nous hésitons à le reconnaître et à le laisser faire tressaillir de bonheur notre esprit : il est courant et habituel d'éprouver une certaine réticence à y croire. Plutôt que de l'accepter, on préfère se poser des questions : pourquoi moi ? Je suis trop ci ou trop ça pour que Dieu s'intéresse à moi au point de m'envoyer l'Esprit-Saint !

Mais l'histoire de Marie et Elisabeth est là pour nous rappeler que la miséricorde de Dieu est destinée à tous les êtres humains et que nul ne doit perdre espoir, quelles que soient ses difficultés, ses problèmes, du moment ou de l'ensemble de sa vie. Laissons tressaillir en nous l'Esprit-Saint , laissons-le se manifester, reconnaissons en toute modestie que chacun d'entre nous, du plus vertueux au plus débauché, est bel et bien habité par l'Esprit-Saint en permanence mais que nous devons y croire, avoir une foi sans aucune arrière-pensée pour qu'il imprègne pleinement notre esprit et nos pensées.

Accepter la présence de l'Esprit-Saint, en toute modestie, mais sans retenue, c'est avoir la garantie de ressentir ce tressaillement de bonheur que nous appelons de tout nos vœux, c'est avoir la promesse que ce tressaillement grandira et fera grandir notre foi.

Charles Durand

10 octobre 2003.