Réforme du bac : un superbe consensus !

Parmi les réformes de cette première partie de l'année 2003, il n'en est une dont personne n'a encore parlé. Probablement à cause du très large consensus qu'elle suscite. Je veux parler de la réforme du baccalauréat qui est passée complètement inaperçue. Ainsi, à partir de la session 2003, le baccalauréat ne nécessite que deux trimestres de scolarité pour les élèves de terminale. Tout le monde est d'accord : le ministère, les enseignants, les syndicats, les élèves et les parents.

Le baccalauréat peut être effectivement être passé en ayant effectué seulement les deux premiers trimestres de terminale : on constate autant, voire plus, de reçus et de mentions que les années précédentes ; et la "valeur" du baccalauréat est garantie équivalente aux sessions antérieures. Alors , l'expérience étant concluante, on ne comprendrait pas pourquoi les années suivantes on obligerait professeurs et élèves à faire un troisième trimestre aussi inutile.

A vrai dire on le savait depuis longtemps puisqu'en 1968 les bacheliers se sont retrouvés dans une situation analogue. Ces bacheliers du millésime 1968 se  sont révélés ni meilleurs ni pires que les autres millésimes dans leurs cursus scolaires et professionnels. Cela tient au fait objectif que, finalement, un trimestre représente bien peu de chose dans une scolarité qui dure théoriquement 36 trimestres.

Alors, puisque, pour une fois, tout le monde est d'accord : supprimons carrément le troisième trimestre de terminale.  Décidément les meilleures réformes sont celles dont on ne parle pas.

Charles Durand (Saint-Denis)