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Charles Durand * Village du Brûlé Accueil * Mes courriers de lecteur * Commentaires de la Bible * Village du Brûlé * Recherche * Liens rédaction le 13 octobre 2009 Question
de dignité. De
la Compagnie des Indes jusqu'à la Troisième République les choses étaient
claires : la colonie devait être rentable avec ses épices, son café, son
sucre. Peu importe la façon dont la population était (mal)traitée. Mais
depuis 1946, la relation est devenue bien plus ambiguë. Non sans mal, peu
à peu les mêmes droits ont été accordés aux Réunionnais. Des droits
accompagnés d'un reproche à peine voilé : vous coûtez bien trop cher à
la métropole. Le temps est donc venu d'interroger la nation sur ce qu'elle
attend de nous. Est-ce que c'est un apport de voix décisif au moment de
certaines consultations électorales ? Un lieu de villégiature pour
continentaux en mal de soleil ? Une base pour les forces armées ? Une
vitrine du matérialisme occidental dans l'Océan Indien ? Un réservoir de
salariés peu qualifiés pour accomplir des basses besognes d'immigrés dont
la France ne veut plus ? Un pactole en forme de chasse gardée pour les
compagnies de transports maritimes et aériens ? Ou comme le pensent
beaucoup de Français un boulet budgétaire dont il est urgent de se débarrasser
? Le
moment est venu de revendiquer un nouveau contrat
pour la Réunion avec le reste de la nation. Une nation qui vient, enfin,
d'abandonner l'article 88 de sa Constitution qui du haut de son arrogance
colonialiste proposait encore, il y a un an, que "La
République ou la communauté peuvent conclure des accords avec des Etats
qui désirent s'associer à elle pour développer leurs civilisations."
Rien que ça ! Nous pouvons donc désormais négocier nos
contributions au destin national. Je fais le pari que les Réunionnais
sauront relever le défi. Nou lé pa plis, nou lé pa moin. Nou lé
kapab…nou la fé ! Question de dignité. Le
Brûlé - Saint-Denis (La Réunion). |