Charles Durand * Village du Brûlé

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rédaction le 4 mai 2009           

Etats généraux : un leurre sans avenir.

 

            Le Président de la République nous prend vraiment pour des naïfs. Qui peut être dupe de la manœuvre qui consiste à "créer une commission" puis huit "sous-commissions" pour calmer l'agitation qui monte des peuples ultramarins ? Probablement quelques institutionnels obligés de faire semblant ou flattés d'être intronisés président ou d'un autre titre ronflant. Probablement aussi quelques citoyens croyant au mirage de la consultation populaire ouverte à tous.

            Pourtant, il est patent qu'au bout du compte il ne faut pas s'attendre à grand chose. Tous ceux qui s'intéressent à ce "cirque" auront bien remarqué que le rapport final sera soumis à "l'avis de l'Etat sur la faisabilité technique et sur la légalité des propositions". Tout est dit: c'est l'Etat qui décidera de toute façon de ce qui est bon pour nous. Pire : le rapport ainsi édulcoré de tout ce qui ne plaira pas à l'Etat sera présenté à un Comité Interministériel…présidé par le Président de la République. Quand on sait le sort qui a été réservé au rapport Attali ou, plus récemment au rapport Balladur, point n'est besoin d'être prophète pour savoir que ce Président-là retiendra quelques mesures qui lui plaisent et jettera les autres aux orties. C'est bien là tout le problème : les "rapporteurs" font des propositions cohérentes mais le Président gâche tout en ne retenant que les plus faciles à mettre en œuvre. Il fait comme tous les politiciens qui savent bien que les électeurs gardent les lâches et lâchent les courageux.

            Or, pour la Réunion, c'est l'incohérence totale et permanente de la politique de l'Etat qu'il convient de dénoncer. Pour ne donner qu'un seul exemple emblématique, l'Etat "administre" plus de 500 000 revenus dont il fixe le niveau. Rémunérations des fonctionnaires de l'Etat majorés et indexés, rémunérations des hospitaliers et des territoriaux moins bien lotis, contrats précaires "secs", minima sociaux et SMIC "secs", professions de santé à divers niveaux hétéroclites, etc…La logique voudrait que tout ce bric-à-brac nocif soit remis à plat : gageons que seules quelques mesurettes seront prises alors même que l'indexation des traitements est sans base légale depuis 34 ans (quid de la légalité de ce scandale)!

            Par ailleurs, que peut-il sortir d'une démarche dont l'horizon et l'objectif n'ont pas été définis ? Les ateliers saucissonnés vont-ils se projeter en 2015, en 2020, en 2030 ? L'objectif final est-il l'alignement sur la métropole ? L'auto-suffisance énergétique et vivrière ?, Le plein emploi ? Le développement durable ? Ou, plus vraisemblablement, le retour au calme social au moindre coût pour les finances publiques ? Faute de donner une ligne d'horizon et une ambition collective, les Etats généraux vont inévitablement déboucher sur des propositions corporatistes parmi lesquelles le Président choisira.

            Alors, si nous participons il faut le faire sans illusion, car la cohérence de nos propositions a un avenir sombre : l'arbitraire du Président.

 

Charles Durand

Le Brûlé - Saint-Denis.

* http://www.brule974.com/audit-tva-npr.pdf

 

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