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le 25 mars 2009
Etats
généraux de l'outre-mer : nouveau piège à c…?
Il
ya un siècle, Georges Clémenceau disait: "Quand je veux enterrer un
problème, je crée une commission". Depuis, cette stratégie a fait
florès parmi nos gouvernants. Ainsi, l'Observatoire des prix et des revenus
et son avorton le chariot-type n'ont servi à rien. Un Comité interministériel
de l'outre-mer a été créé pendant la grande grève de Guadeloupe pour un
résultat improbable. Dernier avatar de cette abondante création de
"comités Théodule" : les Etats généraux de l'outre-mer. Le
pilote est désigné, c'est le préfet Samuel ; un calendrier précipité
est fixé puisqu'une synthèse est prévue dès fin mai-début juin, dans à
peine deux mois ; l'ordre du jour et la composition des assemblées sont
entre les mains de l'Etat. Et pendant ce temps-là, "cabri i manj
salade" puisque la LODEOM est déjà en cours de discussion au
Parlement ! A qui fera-t-on croire que ce nouveau "machin" va régler
les problèmes de développement des outremers ?
Notre éloignement de la métropole et de l'Europe constitue une bénédiction
pour certains mais une malédiction pour la majorité. Bénédiction pour
ceux qui justifient ainsi leur sur-rémunération ou leurs marges
commerciales confortables. Mais malédiction pour ceux qui subissent un coût
de la vie supérieur à la métropole. Les Etats généraux vont-ils
s'emparer de la question de la continuité territoriale en rétablissant un
minimum d'équité entre Français, puisque les Corses perçoivent 183
millions à ce titre ? Ces régions ultra-marines ne connaîtront aucun réel
développement tant que l'espoir de toute une jeunesse diplômée sera de
rentrer dans une fonction publique protégée et bien payée. Intégrer le
secteur productif est perçu comme un moindre mal, faute de mieux.
La seule ligne politique discernable de l'Etat pour les outremers
depuis 60 ans est qu'ils coûtent le moins cher possible à la nation.
Quitte à lâcher du lest en fonction de la puissance des groupes de
pression ou des mouvements revendicatifs du moment. Une politique au coup
par coup, à courte vue, qui ne respecte que les plus forts et aboutit à
des distorsions de plus en plus insupportables pour des populations qui
n'ont plus d'espoir. Je doute qu'en deux mois on puisse, d'un coup de
baguette magique, rétablir les outremers dans un cercle vertueux de vrai développement.
La "crise" est bienvenue et servira de prétexte à l'Etat pour
serrer les cordons de la bourse et prendre des mesures pour restreindre sa
participation et alourdir la facture pour les collectivités locales.
Alors, je suggère aux participants de cette grand messe d'être
circonspects et de méditer la récente déclaration d'Elie Domota au
journal Le Monde (24 mars 2008) : "Nous serions bons pour la musique,
pour le foot, et même pour Miss France, mais dès qu'il s'agit d'accéder
à des postes d'encadrement il y a un problème. On demande un peu de
respect". Charles
Durand Le
Brûlé - Saint-Denis |