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Charles Durand * Village du Brûlé Accueil * Mes courriers de lecteur * Commentaires de la Bible * Village du Brûlé * Recherche * Liens rédaction
le 2 mars 2009 Entre
29 et 40 milliards à récupérer.
"Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite
sur le plan financier…" (François Fillon, le 22 septembre 2007 à
Calvi). "Le
débat politique sur le pouvoir d'achat est absurde. Qu'est ce que vous
voulez que je fasse ? Que je vide des caisses déjà vides ?..."
(Nicolas
Sarkozy, conférence de presse du 8 janvier 2008).
De fortes paroles de la part des deux plus hauts responsables de la
nation. Mais aussi, une tentative dérisoire pour nous faire croire qu'il
est désormais inutile de récriminer pour améliorer notre pouvoir d'achat.
Nos compatriotes antillais ne s'y sont pas trompés en tenant bon face à un
Etat "qui se débine". Faut-il rappeler à ces messieurs qui nous
gouvernent que le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO)* a estimé,
il y a un an, la fraude fiscale et sociale entre 29 et 40 milliards d'euros
? Excusez du peu ! D'autant que ce montant n'inclut pas les fraudes douanières…
Alors les caisses sont peut-être vides mais elles ne demandent qu'à
être remplies. Le CPO préconise un ensemble complet de mesures pour remédier,
au moins en partie, à cette situation scandaleuse. Travail dissimulé,
fraudes transnationales, paradis fiscaux, nouvelles technologies : le CPO
analyse toute une panoplie de dispositifs permettant de frauder le fisc, la
sécurité sociale, les Assedic…Rien que pour la TVA le manque à gagner
pour le budget de l'Etat est évalué entre 7 et 12 milliards. Alors si les
caisses sont vides, c'est qu'on le veut bien.
Le comble de cette situation, c'est que le gouvernement menace
d'autres dispositifs légaux qui permettaient, au travers de mesures d'allègements
et d'exonérations, de promouvoir le développement des DOM. Certes, il est
bien plus facile de s'attaquer aux niches fiscales qu'aux fraudeurs. Mais,
ces niches fiscales, montrées d'un doigt accusateur, ne sont, en fait,
qu'une dérogation au principe d'unicité du budget. Ainsi, plutôt que de
tomber dans le tonneau sans fond du budget général ces niches alimentent
directement des investissements indispensables à notre développement. Il
vaut mieux que de riches résidents en métropole nous consacrent leurs économies
plutôt que de combler les trous laissés par les fraudeurs, non ?
Au moment où l'économie planétaire traverse une crise majeure, il
serait indécent de laisser persister ces fraudes qui profitent à ceux qui
en ont le moins besoin. Dans sa grande mansuétude, le gouvernement
distribue les miettes tombées de la table du festin bancaire : 2,6
milliards d'aides sociales annoncées le 18 février et 580 millions pour
l'outre-mer sur plusieurs années le 19 février. Et la menace persiste sur
les dispositifs vertueux de défiscalisation qui avaient été mis en place
par la loi "Girardin" pour plusieurs années. Reste à souhaiter
que le Parlement privilégie les investisseurs au détriment des fraudeurs :
un choix qui s'impose ! Charles
Durand Le
Brûlé - Saint-Denis. *
http://www.ccomptes.fr/fr/CPO/RapportsAnnuels.html
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