Noémie…et les poubelles.

            Il y a quatre ans, le 5 mars 2003, la petite Noémie Elisabeth était fauchée par un fourgon de gendarmerie au Chaudron. Sa tante Sophia était gravement blessée et quelques échauffourées avaient lieu dans le quartier. Les décisions de justice sont ce qu'elles sont, mais elles ont toujours un rôle pédagogique sur le comportement futur des citoyens. Les sanctions assénées sont censées dissuader les candidats délinquants et criminels. Les événements du 5 mars ont donné lieu à plusieurs décisions de justice et il est fort édifiant de les mettre en perspective.

            Le 6 mars, au lendemain de l'accident mortel, le vice-procureur Audureau confiait au point presse : "Je veux une procédure irréprochable".

            Effectivement, dès le 7 mars, Willy Moutoussamy, soupçonné d'avoir lancé des galets sur les forces de l'ordre a écopé, en comparution immédiate, à trois mois de prison ferme et trois ans de privation des droits civiques.

            Le même jour, toujours en comparution immédiate, c'est Freddy Damour qui écope d'une peine plus lourde de huit mois de prison ferme et trois ans de privation de droits civiques pour avoir mis le feu à une poubelle.

            Mais, ce n'est que quatre ans plus tard que la justice rend son jugement sur l'accident qui a coûté la vie à Noémie…en relaxant Bruce Tennequin, chauffeur du fourgon et Philippe Ollivier le chef de bord, tous deux gendarmes de leur état. Quant au chauffeur du second véhicule en cause, Giovanni Vlady, un "civil" qui n'a renversé personne, il écope de dix-huit mois avec sursis…La presse du 24 mars 2007 ne précise rien sur le maintien ou non des permis de conduire.

            Moralité (sic) : je me promets de ne jamais incendier de poubelles car c'est un acte très grave qui conduit à la prison. Quant au reste, chacun appréciera…

Charles Durand

Le Brûlé - Saint-Denis