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Charles Durand * Village du Brûlé Accueil * Mes courriers de lecteur * Commentaires de la Bible * Village du Brûlé * Recherche * Liens rédaction
le 3 aout 2009
Quand
l'Etat terrorise les entrepreneurs. Comment
qualifier autrement que par le mot terreur, l'angoisse terrible qui doit étreindre
tous les entrepreneurs de France et de Navarre depuis que l'Etat a décidé
de faire rembourser 500 millions d'euros à des bénéficiaires de
subventions de 1992 à 2002. A un moment ou un autre de leur existence,
toutes les entreprises bénéficient qui d'une subvention, qui d'une exonération,
qui d'une baisse de taux de TVA, qui d'un soutien quelconque de l'Etat. Ces
montants sont affichés dans les comptes prévisionnels de l'entreprise pour
lui permettre de naître. Par la suite, ils concourent de façon sûre à équilibrer
les comptes et à l'aider à se développer. Ils constituent des éléments
sûrs dans les comptes, bien plus que les chiffres d'affaires et les bénéfices
espérés, toujours aléatoires. Mais, en demandant aux agriculteurs bénéficiaires
de rembourser les subventions naguères accordées par lui, l'Etat remet en
cause sa caution et sa garantie de façon catastrophique. Quels
sont les "fous" qui vont oser entreprendre en France si tous les
soutiens publics sont susceptibles d'être remboursables. Vous me direz :
mais alors qui va payer ? Je réponds : l'Etat ! Oui, mais l'Etat c'est vous
et moi : nous devrons donc payer, nous allons donc payer. Car je trouverais
inacceptable que des bénéficiaires de subventions puissent être
poursuivis pour les rembourser. Du jamais vu ! Une véritable félonie
d'Etat. Imagine-t-on que nos planteurs soient un jour sommés se rembourser
les diverses aides qu'ils perçoivent ? Imagine-t-on que toutes les
entreprises exonérées de tout ou parie de leurs charges sociales soient
sommées de les rembourser ? L'Etat a déjà fait des dégâts considérables
en modifiant en permanence les relations de travail. Ces obscurs hauts
fonctionnaires qui agissent dans l'ombre du pouvoir politique sont-ils à ce
point ignorants des réalités du terrain pour ne pas savoir que pour
entreprendre il faut avoir un horizon stable à moyen terme. Il est vrai
que, eux, ne risquent rien, fussent-ils incompétents, ce qui est patent
cette affaire de subventions agricoles. Quand on embauche un salarié on a
besoin de savoir d'avance comment on pourra s'en séparer si besoin est.
Quand on investit dans du matériel il vaut mieux être sûr que la
subvention perçue de façon définitive ne sera pas à rembourser dans
quelques années. Faute de quoi on n'embauche plus, on n'investit plus.
Alors, si après cet épisode surréaliste, il y a encore des entrepreneurs
pour entreprendre en France, alors chapeau ! Un adage populaire affirme que
"donner c'est donner, reprendre c'est voler". Nous y sommes. Charles
Durand Le
Brûlé - Saint-Denis - La Réunion |