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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses courriers de lecteur...

 

La résurrection…

 

Dans votre édition du samedi 23 mars vous publiez un texte signé du pasteur David Cizeron. Texte de circonstance puisque les chrétiens s'apprêtent à célébrer la Passion du Christ et la fête de Pâques. Texte troublant pour tout chrétien , fût-il de l'obédience du pasteur Cizeron ou non. Texte troublant pour tout croyant de quelque religion que ce soit.

En effet, on se trouve devant un religieux (puisque l'article est signé du pasteur Cizeron et non du citoyen Cizeron) qui se livre à une sorte d'expertise historique du mystère de la Résurrection. Expertise assez proche, au demeurant d'une enquête policière ou judiciaire avec argumentation, preuve et contre-preuve. On peut se demander si le pasteur Cizeron ne va pas ainsi à l'encontre du but affiché qui est de nous convaincre de la réalité historique de la Résurrection. Le fait que le tombeau du Christ ait été constaté vide ne prouve rien, si ce n'est que son cadavre de chair n'était plus à cet endroit à ce moment-là et il faudrait alors aussi nous dire ce qui est advenu du Christ après sa Résurrection, et comment il est monté au Ciel, etc. Bref, toutes sortes de considérations purement matérialistes qui relèvent peut-être de la recherche historique – et encore ! – mais certainement pas d'un vécu spirituel comme on pourrait l'attendre d'un religieux. En viendra-t-on un jour à faire des recherches d'ADN pour prouver que Jésus est bien le fils de Marie ? On croit rêver ou plutôt faire un horrible cauchemar.

En revanche, la réalité spirituelle de la Résurrection du Christ me semble visible et palpable pour qui veut bien s'en donner la peine : il suffit d'écouter la Parole, le Verbe qui est parvenu jusqu'à nous au travers des siècles et des millénaires. Il est bien là, le Christ, vivant, dans ce message d'Amour et de Respect absolu de l'humanité tout entière. C'est quand même bien cela qui est important et fascinant ; c'est cela qui doit nous interpeller en tant que croyant.

Certes, rien n'empêche un religieux, pas plus que quiconque d'ailleurs, de se livrer à toutes sortes de conjectures historiques à n'importe quel propos, mais, de grâce, lorsqu'on aborde la spiritualité et qu'on exerce soi-même un ministère cultuel, il me semble qu'il faut éviter de se livrer publiquement et en s'affichant en tant que tel à ce genre d'exercice fort perturbant pour les simples mortels que nous sommes.

Dans toutes les religions, il y a une réalité historique plus ou moins connue et maîtrisée, mais l'essentiel reste la nature du message qui se perpétue. A vouloir trop prouver de façon scientifique et irréfutable on risque fort d'aboutir à perte de spiritualité. Le matérialisme de nos sociétés modernes est déjà suffisamment prégnant sans que des religieux, dont je ne doute pas de la bonne foi, en rajoutent, même involontairement.

 

 

Charles Durand

Saint-Denis

 

 
 
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