Caractéristiques
du climat réunionnais:
Variabilités
Climatiques:
En
fait, le climat réunionnais se singularise surtout par ses grandes
variabilités liées à la géographie de l’île. La température décroît
avec l’altitude. Sur le littoral, les températures moyennes sont
toujours assez chaudes variant entre 21°C l’hiver et 26°C l’été.
Tandis que dans les hauts, elles sont beaucoup plus fraîches, et ce
d’autant plus que l’on s’élève le long des pentes, variant vers
1500 m d’altitude entre 12°C l’hiver et 17°C l’été. Le second
contraste concerne la pluviométrie et le vent. On distingue la côte au
vent, à l’Est, directement soumise aux alizés, qui présente une
pluviométrie très importante quelle que soit la saison. La côte sous
le vent, à l’Ouest, protégée par les reliefs de l’île est à
l’abri des alizés. Le climat y est beaucoup moins humide, les régimes
de brise sont prédominants.
Il
apparaît ainsi que l’influence du relief est tout aussi fondamental
que les effets de l’insularité.
Le
phénomène de brise:
Le phénomène de
brise, dans une île montagneuse comme La Réunion, résulte de la
conjugaison de deux composantes : les brises « de terre » ou « de mer
» et les « brises de pentes ». Les brises « de terre » ou « de mer
» sont provoquées par les différences de température existant, de
jour comme de nuit, entre la terre et l’océan. La nuit, la terre se
refroidit par rayonnement. Sa température devient plus basse que celle
de la mer, provoquant l’établissement d’une brise dite « de terre
» qui souffle de la terre vers la mer. En journée, le réchauffement
du sol inverse le différentiel de température. Le sol devenant plus
chaud que la mer, le courant d’air s’inverse et souffle alors de la
mer vers la terre; on parle alors de brise « de mer ». Les « brises
de pente » sont, quant à elles, provoquées par le relief. Elles
remontent les pentes en journée et les descendent la nuit, l’air qui
se refroidit au contact du sol (dont la température s’abaisse par
rayonnement) s’écoulant alors vers la côte, par simple gravitation.
Brises « de mer » ou « de terre » et « brises de pente » jouent
dans le même sens, conjuguant leurs effets.
La
nuit, leur résultante, pour une île elliptique comme La Réunion, a
tendance à créer une large circulation divergente et subsidente qui,
en situation non perturbée, favorise la dissipation des nuages. La
composante de brise tend d’autre part à rejeter plus au large le flux
d’alizé.
Dans
l’Est, la convergence entre cette composante de brise et l’alizé,
provoque la formation de nuages d’averses qui se maintiennent en mer
lorsque l’alizé est faible à modéré mais peuvent stationner sur la
côte lorsqu’il est plus rapide.
En
fin de nuit et début de journée, les brises de terre disparaissent.
L’alizé peut de nouveau gagner la côte qui, au vent de l’île, se
trouve temporairement balayée par les nuages d’averses formés la
nuit à la rencontre des 2 flux. Avec l’établissement et le
renforcement progressif de la brise de mer et des brises de pente
montantes, les formations nuageuses se développent et se concentrent
sur le relief, tandis que l’alizé s’accélère sur la côte au
vent. Suivant l’instabilité de la masse d’air, ces nuages pourront
ou non occasionner des averses dans les hauts et ce, généralement à
partir de la mi-journée. Lorsque l’inversion d’alizé est marquée,
ces nuages s’accumulent et s’étalent de manière importante sous
celle-ci. Dans l’après-midi, poussés par le vent qui souffle en
altitude, ils ont tendance à déborder, éventuellement accompagnés
d’averses, vers le littoral sous le vent qui bénéficiait
jusqu’alors de conditions privilégiées.
En
fin d’après-midi et soirée, le sens des brises s’inverse, et le
cycle peut recommencer.
Les
houles:
La Réunion est intéressée
par trois catégories de houles: les houles d'alizés, les houles
australes et les houles cycloniques.
Les houles d'alizés
sont des houles petites à modérées provenant du secteur est/sud-est
de l'île, elles épargnent en générale la côte ouest. Les houles
australes de grandes longueur d'onde, elles sont assez fortes et se
forment loin au sud-ouest de l'île (au sud de l'Afrique du sud), elles
n'affectent que les côtes ouest et nord de l'île. Les houles
cycloniques sont en générales très fortes, leurs direction dépend de
la trajectoire du cyclone (elles affectent le plus souvent les côtes
nord et est de l'île) (le phénomène cyclonique).
Certains phénomènes
de "seiches" peuvent également intervenir dans des
circonstances météorologiques particulières: lors d'une progression
marégraphique vers une forte marée conjuguée avec un flux de
sud-ouest (occasionné par une forte dépression située au sud de
Madagascar), on peut avoir un sur-remplissage des bassins de la région
ouest et notamment des phénomènes oscillatoires de type
"seiches" dans le port ouest provoquant de graves dégâts.
Les phénomènes de houles ont donc aussi une importance notable en ce
qui concerne la gestion des bassins sur l'île et doivent être pris en
compte pour tout travail concernant les côtes.
Etude
pluviométrique.
Introduction:
Les précipitations
sont à la Réunion le phénomène météorologique le plus remarquable,
en effet l'île possède tous les records mondiaux de pluies pour les périodes
comprises entre 12 heures et quinze jours. Le fait essentiel de la
pluviométrie est sa variation spatio-temporelle. Plusieurs mètres
d'eau peuvent tomber sur la côte est sans qu'une goutte ne tombe sur la
côte ouest. Et en un point précis de l'île, la pluie peut être
absente pendant plusieurs mois puis très abondante pendant quelques
jours lors du passage d'un cyclone ou d'une tempète tropical. Cette
variation spatio-temporelle de la pluviométrie pose de gros problème
pour la gestion de l'eau sur l'île comme on peut s'en douter, l'article
de journal ci-après illustre ces problèmes.
Deux
catégories de précipitations:
Les précipitations
d'origine advective provoquées par le passage de perturbations
nuageuses venues du large. Cette catégorie réunie les ondes circulants
dans les courants d'alizés, les perturbations tropicales, les remontées
d'origine polaire et les cyclones ou dépressions tropicales les plus
violentes.
Les précipitations
liées aux phénomènes convectifs, c'est à dire provoquées par les phénomènes
de brises évoqués précédemment. Ces phénomènes obéissent à un
cycle relativement immuable: développement nuageux sur le relief en
cours de matinée, averses dans les hauts à partir de la mi-journée
puis étalement (provoqué par les alizés) avec possibilité de débordement
sur le littoral en deuxième partie de journée.
Chiffres concernant
la pluviométrie:
Pluviométrie
moyenne annuelle:
La carte de la
pluviométrie moyenne annuelle illustre également la dissymétrie est
/ouest mentionné au-dessus. On distingue une zone très pluvieuse à
l'est/sud-est de l'île, dans la région de Takamaka la moyenne est
d'environ de 7m/an et elle est maximale sur les pentes est du Piton de
la Fournaise où elle atteint plus de 10m/an (station Hauts de Saintes
Roses). La zone la moins pluvieuse est la côte nord-ouest en
particulier autour de St-Gilles-les-Bains ou la moyenne annuelle n'est
que de 525mm/an.
Qu'elles soient
d'origine advective ou convective, le relief de l'île tend à
concentrer les précipitations sur les régions directement exposées à
l'humidité océane, c'est à dire la côte au vent.
Carte
pluviométrie annuelle
Pluviométrie
mensuelles et saisonnières
Saison
des pluies :
:
La saison des
pluies dure du mois de janvier jusqu'au mois de mars. Le mois de février
est de loin le plus arrosé et ceci sur l'ensemble de l'île. Durant le
mois de février il tombe en moyenne 1.5 mètre d'eau à la station
Hauts de Saintes Roses ce qui est considérable.
Saison sèche :
Elle dure de mai à
novembre, à l'ouest la pluviométrie est quasiment nulle (4.2mm en
juillet à Saint-Gilles); mais sur l'est de l'île il tombe tout de même
700mm d'eau durant le mois le plus arrosé (c'est plus qu'à Paris en un
an!).
Records
pluviométriques:
Durée
|
Localité
|
Date
|
Hauteur en (mm)
|
1 Heure
|
Cilaos
|
le 29/02/1964 de 7h à 8h
|
261.5
|
3Heures
|
Foc-Foc
|
nuit du 7 au 8/01/66
|
361
|
6 Heures
|
Foc-Foc
|
nuit du 7 au 8/01/66
|
620
|
12 Heures
|
Grand ilet
|
Le 26/01/1980
|
1170
|
24 Heures
|
Foc-Foc
|
du 07 au 08/01/1966
|
1825
|
48 Heures
|
Aurère
|
du 08 au 09/04/1958
|
2467
|
3 Jours
|
Grand ilet
|
du 24 au 27/01/1980
|
3240
|
4 Jours
|
Commerson
|
du 23 au 26/01/1980
|
3551
|
5 Jours
|
Commerson
|
du 23 au 27/01/1980
|
3951
|
6 Jours
|
Commerson
|
du 22 au 27/01/1980
|
4303
|
7 Jours
|
Commerson
|
du 21 au 27/01/1980
|
4653
|
8 Jours
|
Commerson
|
du 20 au 27/01/1980
|
4936
|
9 Jours
|
Commerson
|
du 19 au 27/01/1980
|
5342
|
10 Jours
|
Commerson
|
du 18 au 27/01/1980
|
5678
|
15 Jours
|
Commerson
|
du 14 au 28/01/1980
|
6083
|
1 Mois
|
Commerson
|
Janvier 1980
|
6177
|
Températures:
Les températures
sont assez douces sur l'île de la Réunion, elles varient d'une dizaine
de degrés d'amplitude sur des échelles diurnes et saisonnières.
La caractéristique
des températures est qu'elles varient beaucoup sur l'île à cause de
l'importance des reliefs, en effet les isothermes suivent presque les
courbes hypsométriques.