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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses courriers de lecteur...

 

Les incohérences d’Yves Jégo.

 

Notre secrétaire d’Etat aux DOM-TOM a visiblement reçu pour mission de faire faire des économies au budget de l’Etat en pourchassant tous les privilégiés ultramarins.  Très courageux, il s’en prend aux plus faibles : à ceux qui ne peuvent pas ou ne peuvent plus faire grève. Les patrons et les retraités.

Pour les patrons, les menaces sur la défiscalisation sont réelles et leurs conséquences indirectes seront une baisse drastique des recettes de l’Etat (TVA, impôt sur les sociétés,…) et les recettes des collectivités locales (octroi de mer, taxes diverses). Mauvais plan : le bilan pour le budget de l’Etat sera un accroissement du "déficit" avec en prime de plus en plus d’exclus à assister. Bravo pour le développement !

Pour les retraites des titulaires de l’Etat , leur complément de 35% de retraite est justifié par la différence de niveau de prix entre la métropole et la Réunion. Une différence que l’Insee a toujours évaluée entre 20 et 30%, hors logement. Cela s’explique par le fait que si de nombreux produits de consommation courante sont très chers, d’autres, comme les carburants sont au même niveau qu’en métropole. De même pour le tarif EDF ou les « produits noirs » (son, informatique) qui ne sont pas plus chers ici qu’à Paris. Dès lors, il serait logique et équitable de compléter tous les revenus dits "administrés" d’environ 30% . Il s’agit des traitements et retraites des tous les fonctionnaires quels que soient leur statut, leur origine mais aussi des prestations sociales et des tarifs des professionnels de santé par exemple. Le fait de résider à la Réunion inflige un différentiel de prix d’environ 30%.

Or, la situation actuelle relève d’une totale anarchie : le complément des titulaires de l’Etat en activité est de 53% , celui des retraités de 35%, quant aux agents des collectivités locales et hospitaliers cela varie entre 0% et 53% selon le statut. Pour les prestations sociales le complément est de 0%. Le plus gros « morceau » est celui des titulaires de l’Etat en activité avec leurs 53%, mais là, pas touche ! Une grève des bénéficiaires serait difficile à gérer : il n’est donc pas question, pour l’instant du moins, de se lancer dans cette aventure. Pourtant, cela est possible et a déjà été fait dans les années soixante-dix quand un certain Debré était ministre des Finances et député de la Réunion. En quelques années, l’index de correction (qui s’ajoute au complément de 35%) a été ramené en douceur de 1,65 à 1,138. En douceur, parce que chaque augmentation des traitements était accompagnée d’une baisse de l’index de sorte que le net à payer ne diminuait pas. Une intelligence de gouvernement que nos dirigeants ont perdu depuis belle lurette. Dommage.

Le secrétaire d’Etat prend le problème à l’envers et à l’emporte-pièce en s’en prenant aux plus faibles. Plutôt que de financer la continuité territoriale du fret (comme en Corse) et ramener ainsi le niveau des prix à celui de métropole ou presque, il préfère pénaliser l’économie et les retraités. Dans un an ou deux, ce Monsieur aura disparu de notre paysage, mais le mal aura été fait. Récession économique, diminution des recettes budgétaires, paupérisation des vieux serviteurs de l’Etat, accroissement des inégalités sociales nous attendent. Encore bravo, Monsieur le professeur Jégo ! On ne vous vous oubliera jamais…

 

Charles Durand

Le Brûlé – Saint-Denis

 
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