Sacrés
paroissiens !
Bien
que la lettre du courrier des lecteurs du samedi 8 juillet signée par
"Des parents qui doutent mais qui ont confiance" soit adressée
à Monseigneur Aubry, elle m'interpelle en tant que
catéchiste…pratiquant. J'avais cru comprendre que, dans le diocèse,
l'enseignement du catéchisme était avant tout familial. Les
institutions, paroisses ou établissements scolaires catholiques
n'interviennent qu'en appui de cette catéchèse familiale. D'ailleurs,
les livres de catéchisme ont été conçus pour satisfaire ce dispositif.
Autrement dit, l'essentiel de l'apprentissage religieux est censé se
passer au sein de chaque famille. Au-delà d'apprentissages à caractère
scolaire, il est bien évidemment recommandé aux familles d'adopter des
attitudes chrétiennes dans la vie de tous les jours. Les enfants sont
bien plus sensibles aux exemples, bons ou mauvais, qu'à tout enseignement
livresque. Certes, il n'est pas toujours facile d'être exemplaire, mais
les enfants sont capables de faire le tri entre un "accident" et
un comportement général louable. Je ne dis pas que c'est facile et je
suis loin d'avoir toujours été exemplaire dans ce domaine, mais il faut
se sentir responsable de l'éducation religieuse de ses enfants.
Les
"cours" de catéchisme donnés au sein d'un établissement
scolaire catholique ou d'une paroisse ne viennent qu'en complément de la
catéchèse familiale. En général limités à une heure le mercredi on
comprend bien qu'ils ne peuvent être qu'accessoires, le principal devant
se passer en famille, valeur chrétienne s'il en est. Par ailleurs, je ne
suis pas du tout choqué par le fait qu'un établissement scolaire invite
les parents à inscrire leurs enfants au catéchisme paroissial. D'une
part, cela permet aux enfants de "sortir" de leur environnement
scolaire habituel et de se "frotter" à leur environnement
social de proximité. Un brassage au sein de la paroisse entre ceux qui
vont à l'école catholique et ceux qui vont à l'école publique ne peut
qu'être bénéfique à tous les enfants et mieux les préparer à leur
vie d'adulte. D'autre part, on peut se demander ce que diraient les mêmes
parents si de longues heures étaient consacrées à la catéchèse au
sein de l'établissement, au "détriment" des matières
"utiles" !
Enfin,
le lieu où sont données les sacrements ne me semble pas essentiel,
puisqu'ils ont la même valeur dans n'importe quelle église. On voit trop
d'enfants faisant leur première communion dans un état d'impréparation
manifeste pour se focaliser sur le lieu du sacrement.
Tout
ce qui précède n'éxonère pas les établissements scolaires catholiques
de leurs responsabilités, mais il me semble un peu exagéré de leur
faire porter toute la responsabilité de la catéchèse. Cela mérite que
ces "parents qui doutent mais qui ont confiance" y
réfléchissent.
Charles
Durand
catéchiste
Le
Brulé - Saint-Denis