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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses courriers de lecteur...

 

Courrier publié dans :

Journal de l'île du 23 novembre 2006 

Une phrase terrible.

 

A l'occasion de ce qui s'est passé à Saint-Benoît et a conduit à la mort du jeune Loïc j'ai entendu une phrase terrible. La maman de celui qui est soupçonné d'avoir commis l'acte fatal s'exprimait sur les ondes d'une radio locale. Une maman respectable, comme la plupart des mamans. Une maman qui déclare élever seule ses trois enfants. Une maman effondrée par la disparition du jeune Loïc et qui demande pardon à la famille du disparu. Mais une maman qui précise que son fils a effectivement un casier judiciaire à cause de "petits vols de rien du tout, comme les jeunes de son âge" (ce sont ses propres paroles). Et là, un grand vertige nous prend. Ainsi, commettre des vols serait banal et normal pour les jeunes. Cette maman est victime d'une perte de repères moraux qui est terrifiante. J'ignore ses convictions religieuses, mais toutes les religions condamnent le vol. Un adage populaire affirme que "qui vole un œuf, vole un bœuf". Mais là ce n'est plus un vol c'est la vie d'un ami qu'on a été supprimée. Notre société des gaspillages est en pleine déréliction et il nous devient impérieux de réagir pour qu'une maman ne trouve plus normal qu'un de ses enfants commette des petits vols de rien du tout. Plus rien n'a de valeur, on gaspille tout, même les vies humaines. Loin de moi l'idée de d'accabler cette maman et ses enfants dont l'avenir est terrifiant, sans oublier la vie brisée de celle qui a perdu son enfant unique. Quant au jeune accusé, il risque fort de retrouver en "formation" intensive aux crimes et méfaits en tous genres pendant son séjour à la geôle. Quels gâchis.

 

Charles Durand

Le Brûlé - Saint-Denis.

 
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