Une
phrase terrible.
A
l'occasion de ce qui s'est passé à Saint-Benoît et a conduit à la mort
du jeune Loïc j'ai entendu une phrase terrible. La maman de celui qui est
soupçonné d'avoir commis l'acte fatal s'exprimait sur les ondes d'une
radio locale. Une maman respectable, comme la plupart des mamans. Une
maman qui déclare élever seule ses trois enfants. Une maman effondrée
par la disparition du jeune Loïc et qui demande pardon à la famille du
disparu. Mais une maman qui précise que son fils a effectivement un
casier judiciaire à cause de "petits vols de rien du tout, comme les
jeunes de son âge" (ce sont ses propres paroles). Et là, un grand
vertige nous prend. Ainsi, commettre des vols serait banal et normal pour
les jeunes. Cette maman est victime d'une perte de repères moraux qui est
terrifiante. J'ignore ses convictions religieuses, mais toutes les
religions condamnent le vol. Un adage populaire affirme que "qui vole
un œuf, vole un bœuf". Mais là ce n'est plus un vol c'est la vie
d'un ami qu'on a été supprimée. Notre société des gaspillages est en
pleine déréliction et il nous devient impérieux de réagir pour qu'une
maman ne trouve plus normal qu'un de ses enfants commette des petits vols
de rien du tout. Plus rien n'a de valeur, on gaspille tout, même les vies
humaines. Loin de moi l'idée de d'accabler cette maman et ses enfants
dont l'avenir est terrifiant, sans oublier la vie brisée de celle qui a
perdu son enfant unique. Quant au jeune accusé, il risque fort de
retrouver en "formation" intensive aux crimes et méfaits en
tous genres pendant son séjour à la geôle. Quels gâchis.
Charles
Durand
Le
Brûlé - Saint-Denis.