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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses courriers de lecteur...

 

Sécurité routière : et si on respectait les plus fragiles ?

 

Pendant des millénaires les humains se déplaçaient à une vitesse très faible : à pied, à dos d'animal, dans des véhicules tractés par des animaux ou encore sur des embarcations . Les risques d'accidents étaient alors faibles, même si tous partageaient les mêmes espaces pour s'y déplacer.

Depuis l'avènement des moyens mécaniques (train, automobiles, avions,…), les différences de vitesse entre les différents moyens de déplacement multiplient les risques d'accidents lorsqu'ils utilisent les mêmes espaces.

Cette situation a bien été prise en compte pour l'utilisation de l'espace aérien qui fait l'objet de règles drastiques : s'y déplacent des supersoniques, des avions de transport commerciaux mais aussi des ULM très fragiles. Du coup, c'est là que le risque d'accidents est le plus faible. C'est un peu moins vrai pour la navigation maritime ou fluviale.

Quant à la route, elle cumule tous les risques. S'y déplacent des animaux, des piétons, des deux roues motorisés ou non, des quatre roues et des poids lourds. Et tout ce petit monde partage le même espace, à quelques exceptions près de portions réservées. Par exemple, en métropole, les autoroutes sont interdites aux animaux (des clôtures leur en interdisent l'accès), aux piétons et aux deux roues non motorisés ; c'est là qu'on constate le moins d'accidents compte tenu de la densité de circulation.

Rappelons qu'on n'exige rien des piétons : aucun "permis", et pas d'obligation de circuler à jeun d'alcool ou de stupéfiant. De même pour les deux roues peu ou pas motorisés. Ces catégories d'usagers de la route sont particulièrement vulnérables ; il faut y ajouter les deux roues motorisés qui, même s'ils sont formés aux règles de circulation restent parmi les plus fragiles. Ce sont ces catégories qui sont le plus exposées aux accidents.

Pour remédier à cette situation, il y a , bien sûr, la répression…coûteuse et peu efficace. Mais il y a aussi des mesures à prendre sur les infrastructures. Clôturer les espaces où la vitesse autorisée est élevée (on sauverait la vie d'un certain nombre d'animaux…et d'humains à qui on laisse la possibilité de traverser des deux fois deux voies). Mettre en place des espaces réservés à certaines catégories d'usagers (l'annonce par le Président de la Région d'une piste cyclable du tour de l'île est une heureuse initiative !).

Le fait que l'espace routier soit partagé par des usagers très inégaux en visibilité pour les autres doit inciter les plus petits à se rendre visibles. Ainsi, un bon repérage lumineux ou fluorescent, surtout la nuit, des "petits" (piétons et tous les deux roues, vélos compris) est à recommander ; c'est bien moins utile pour les autres véhicules qui, de jour, ne peuvent pas passer inaperçus. A ce propos, dès le crépuscule, tous devraient avoir le souci de se rendre bien visibles. C'est loin d'être le cas actuellement et si répression il doit y avoir, c'est à ce moment-là qu'elle doit s'exercer, plutôt que de verbaliser en plein jour des véhicules qui roulent tous feux éteints.

Reste le plus important : apprendre à chacun le respect des plus fragiles ; le poids lourd doit respecter la berline, la berline les deux roues et ceux-ci les piétons…et les animaux. Même si "plus petit que soi" commet des fautes. La route doit passer d'un lieu de conflits entre usagers à un espace convivial librement partagé. L'exigence de formations pour TOUS les usagers de la route serait probablement un élément fondamental d'une telle évolution.

 

Charles Durand

Le Brûlé – Saint-Denis

 

 
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