Ségolène, nouvelle disciple de Pascal ?

Il y a un an, Ségolène Royal a obtenu les voix d'une majorité de Réunionnais. En grande partie, grâce au soutien de la fédération réunionnaise du parti socialiste. Il n'est donc que normal qu'un an plus tard, la candidate malheureuse à l'élection présidentielle "renvoie l'ascenseur". Ainsi, pour l'élection municipale de Saint-Denis, le seul candidat soutenu par le parti socialiste national se trouve être le secrétaire général de la fédération réunionnaise, Gilbert Annette. L'autre socialiste qui se présente, Michel Tamaya, a constitué une liste d'ouverture et de rassemblement qui ne peut donc revendiquer l'investiture d'aucun parti. Jusque là, l'électeur peut tout à fait comprendre le "jeu politique". Mais, pour peu qu'on suive les déclarations des unes et des autres, il y a de quoi se poser des questions.

Ainsi, le dimanche 17 février, Ségolène Royal, lors d'une visite de soutien au candidat socialiste à Levallois-Perret, a invoqué à plusieurs reprises la "morale républicaine" pointant ainsi le doigt en direction de Patrick Balkany , le maire actuel, condamné en 1996 à 15 mois de prison (avec sursis) et 2 ans d'inéligibilité. Aurait-on caché des choses à Madame Royal ? Ou bien serait-elle devenue une nouvelle disciple de Blaise Pascal ? Dans ses Pensées, publiées en 1670 (pure coïncidence : on venait de découvrir la Réunion…) , Pascal écrivait "vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà". Alors, Madame Royal, dites-nous donc si les Réunionnais sont dignes ou non de la "morale républicaine" que vous brandissez avec ardeur à Levallois-Perret. Vos électeurs d'Outre-Pyrénées sont perplexes et votre morale à géométrie variable peut les dérouter.

Charles Durand

Le Brûlé - Saint-Denis