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Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses courriers de lecteur...

 

Courrier publié dans :Journal de l'île du 2 décembre 2006 

COURRIER DES LECTEURS
Sidérante Église...

L’église catholique est une “institution” humaine pour promulguer le divin. Elle s’accompagne donc d’une hiérarchie bien connue allant d’un pape au curé de base, et d’adhérants, de croyants, de sympathisants. Cette institution a grande audience mondiale et se doit donc d’être responsable de ses paroles et d’une déontologie. Or que remarque-t-on ne serait-ce qu’en lisant le courrier de Monseigneur G. Aubry. Que l’individu ne peut exister pleinement que dans le canal de la foi avant même celui de la loi. Comme première instance soyez croyants sinon vous êtes “égarés” - une autre religion dit mécréants. Comme première instance il s’agit du spirituel, mais attention pas n’importe lequel, le spirituel chapeauté par le cultuel, sinon rien. Ainsi la spiritualité ce n’est pas la joie du savoir profane, l’essor d’un humanisme, le plaisir d’une pensée libre. Non, le spirituel c’est le divin, c’est Dieu sinon rien. Il y a à peine quelques siècles les messages de l’Eglise étaient rudes et à la pointe de l’épée voire à coups de goupillon. Aujourd’hui on module, l’individu ayant retrouvé peu à peu le chemin de son esprit critique, de l’intelligence de soi, des autres et des situations. Donc plus question d’asséner, on tempère, on oblique, on serpente. Le texte de Monseigneur Aubry en est la parfaite illustration. Mais le sidérant dans l’affaire c’est bien la position prise contre le sida. Notre évêque rappelle : “Il importe donc de rappeler le devoir de ne pas donner la mort”. C’est oublier que la négation farouche du préservatif par l’Eglise a entraîné 27 millions d’Africains et d’Africaines touchés par le sida. Une honte, un cynisme au nom de la fidélité. Car bien sûr la fidélité c’est le premier et le seul préservatif. Il est facile aux hommes d’église de parler de fidélité, eux qui ne le sont qu’à Dieu, cette entité “incréée” dont l’effarante abstraction ne contamine que les esprits, quoique la pédophilie et les transgressions diverses prouvent que leur corps existe bien malgré eux. Ont-ils connu un homme ou une femme dans leurs bras ? Que savent-ils d’une sexualité qu’ils ont bannie ? Sidérantes analyses d’un monseigneur Aubry donneur de leçons de vie, alors qu’il a vécu la sienne en dehors du sexuel, en dehors du corps de l’autre dont il parle à coups de généralités et avec l’à peu près de tous ceux qui n’ont qu’une connaissance théorique de la vie. Alors qu’être contre le sida c’est bourrer ses poches de préservatifs pour rester vivant et réfléchir, après, à sa propre sexualité en toute liberté.

Henri Dalbos

 

 
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