Accueil de ce site :

Charles Durand du Brûlé vous propose de lire ses courriers de lecteur...

 

Saint-Denis : un plateau de maires.

 

Les gourmets connaissent bien ces "plateaux de mer" où ils peuvent choisir le fruit de mer de leur choix. Les électeurs de Saint-Denis se retrouvent eux aussi devant un vaste choix de maires plus ou moins séduisants. Comment faire son choix ? Certains, sans se poser de questions voteront pour leur "parti" même si la mode de l'ouverture dans toutes les listes peut les perturber. D'autres se diront que pour "gouverner" Saint-Denis et, plus largement, l'intercommunalité du Nord de l'île, il faut avoir une solide expérience et une vision à long terme.

René-Paul Victoria a cette expérience : c'est un brave homme, dominé et malmené par ses amis politiques locaux. Il a été "désigné" par les Parisiens et partage son temps entre la mairie et l'Assemblée Nationale. Depuis 2001, il a géré tant bien que mal les affaires courantes et, Dieu merci, n'a pas fait aboutir ses projets pharaoniques de port de plaisance et autres Zénith. Les électeurs seraient bien inspirés de lui permettre de bien accomplir son mandat de député à plein temps. Ses "amis", à l'image de Gino Ponin-Ballom, ont décidé de ne plus faire équipe avec lui, mais ils manquent d'envergure ou ont d'autres charges comme Nassimah Dindar au Conseil Général.

D'autres petits candidats n'ont manifestement pas l'envergure pour prendre en main la gouvernance de la plus grande ville de l'outre-mer français. Alain Armand, Nadia Ramassamy et Michel Lagourgue sont plutôt sympathiques et ont de bonnes idées : mais est-ce bien suffisant ? Saint-Denis ne peut guère se payer le luxe d'attendre un ou deux ans pour que l'équipe en place maîtrise tous les dossiers.

Reste les deux frères ennemis socialistes, Gilbert Annette et Michel Tamaya, tous deux ayant l'expérience et l'envergure pour assumer la lourde responsabilité, à condition d'abandonner leurs autres mandats. Les Dionysiens ont besoin d'un maire à temps plein.

En se présentant aux cantonales, Gilbert Annette, le candidat désigné par les Parisiens, risque de nous décevoir, d'autant qu'il vient de briguer le poste de député. L'ouverture tardive de sa liste à des notables de droite devrait plonger son électorat socialiste dans une grande perplexité. Quant à sa promesse de treizième mois pour les seuls employés communaux cela ressemble fort à du clientélisme de fâcheuse réputation. Plus inquiétant : la diminution de 20% des indemnités des élus communaux pourrait conduire certains d'entre eux à obtenir des compensations sous des formes peu orthodoxes, de triste mémoire.

Reste Michel Tamaya, fort d'une expérience récente à la tête de la mairie, expérience interrompue par la vague "bleue" de 2001. A la tête d'une liste d'ouverture, ouverture maladroitement imitée par ses concurrents, il s'est engagé à démissionner de son mandat de conseiller régional pour pouvoir piloter la mairie à temps plein. Il a déjà reconnu qu'il avait commis une erreur en étant à la fois maire et député et que la gouvernance de Saint-Denis est une lourde charge. C'est le début de la sagesse et rares sont les politiques aptes à cette auto-critique. En votant Tamaya, les Dionysiens ont de fortes chances de voir leur commune reprendre l'élan interrompu en 2001. Un élan qui avait permis d'entrevoir une transformation durable de la commune pour le plus grand profit de tous les citoyens.

Le plateau de maires s'étale sous nos yeux : à nous de choisir le meilleur pour chacun de nous et surtout pour l'intérêt général.

 

Charles Durand

Le Brûlé - Saint-Denis

 

 
 
Vers le haut de la page

Pour m'envoyer un courriel :cd6d@wanadoo.fr