La
question des tris "tue"
C'est
à la mode. Il ne se passe pas de semaine sans que le citoyen soit
interpellé sur la question des déchets. On nous recommande de trier de
façon sélective. Pourquoi pas ? On n'est pas contre ! A condition de
savoir clairement ce que nous devons faire.
Rien
qu'au niveau d'une famille ordinaire, la production de déchets est très
variée. J'ai recherché un organisme qui puisse me donner une liste complète
de ce que je dois faire avec mes ordures ou plus exactement ce dont je
veux me débarrasser. En vain. On ne trouve que des informations
partielles et dans certains cas on n'arrive pas à savoir ce qu'il faut
faire.
Ainsi,
on peut dresser un petit inventaire "à la Prévert" de ces déchets.
Pour les déchets verts ou le verre, c'est facile : ramassage régulier et
bornes sont prévus. Pour les papiers et plastiques, c'est le bac jaune
(pour la Cinor, en tous cas). Sous réserve d'étudier attentivement la
liste de ce qui est autorisé et interdit, c'est facile. Pour les déchets
de cuisine et de ménage, c'est le bac gris. Un bac qui reçoit tout ce
qu'on ne sait pas trier.
Pour
les encombrants, ça se complique car c'est une notion assez vague. En
plus, il y a quelques semaines, il était demandé aux familles de ne plus
déposer les ordinateurs et autres appareils électroniques "dans le
chemin". Ces jours-ci on nous annonce une écotaxe sur le gros électro-ménager
de façon à ce que le vendeur récupère l'appareil à jeter. Le
lendemain on nous dit que c'est reporté d'un an. Que se passe-t-il en
attendant ? Mystère.
Mais
que doit-on faire des piles ? des batteries ? des pneus ? des carcasses
d'animaux ? des vêtements usagés ? des petites bouteilles de gaz
portatives à jeter ? d'une automobile hors d'usage ? de médicaments périmés
? de médicaments non utilisés mais non périmés ? des bouchons bleus de
bouteilles d'eau ? Et j'en passe ! Dans notre société du gaspillage la
variété des "déchets" est infinie.
Cette
question des tris "tue", au sens figuré du terme. Il y a autant
de réponses que de questions. La solution la plus simple et expéditive
serait d'utiliser le bac gris comme l'indique le dépliant de la Cinor
dont je dépends : "un doute, je le jette dans le bac à couvercle
gris". Mais est-ce bien raisonnable ?
Serait-il
vraiment difficile à un organisme comme l'Ademe (Agence de
l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) de dresser une liste
complète de tous les déchets possibles et d'indiquer où et quand on
peut les déposer, y compris auprès d'associations comme la Croix-Rouge
ou Emmaüs qui peuvent être intéressées par des objets dont on n'a plus
l'usage. Une liste qui pourrait être mise à jour régulièrement,
accessible sur les sites Internet des organismes intercommunaux (Cinor,
Cirest, TCO, Civis,…) et déposée une fois par an dans les boîtes à
lettres.
De
façon à ce cette question des détritus ne "tue" plus.
Charles
Durand
Le
Brûlé - Saint-Denis