|
Charles Durand * Village du Brûlé Accueil * Mes courriers de lecteur * Commentaires de la Bible * Village du Brûlé * Recherche * Liens rédaction
le 23 février 2009 Les
possibilités d'une île. Parmi
les obstacles au développement de la Réunion, il est commun de citer la
petite taille de notre île, sa population réduite et l'absence de
ressources minières. Et ainsi de justifier que nous soyons condamnés à être
dépendants des transferts métropolitains. Mais notre addiction à
l'assistance est-elle aussi inéluctable qu'on veut bien le dire ? Lorsqu'on
observe la population des 206 "entités géopolitiques" répertoriées
dans "Population et Sociétés"*, on s'aperçoit que notre île
devance près de 50 pays avec ses 810 000 habitants. Ainsi, des principautés
comme Andorre ou Monaco sont moins peuplées que nous. De nombreux états
souverains comptent moins d'habitants : c'est le cas de 13 états des Caraïbes
ou de 5 états du Pacifique, mais aussi de 2 des pays qui composent l'Europe
des 27. Le Luxembourg abrite moins de 500 000 habitants et Malte, une île
comme nous, à peine 410 000. Maintenant,
si on considère la superficie des 206 entités, notre île laisse derrière
elle 39 pays plus petits dans lesquels on retrouve les états des Caraïbes
et du Pacifique. Au total, notre île n'est donc pas aussi insignifiante que
ça dans le concert des territoires de la planète. Quant
au niveau de développement, deux pays ont attiré mon attention dans ce
panorama. Une île bien plus petite, mais plus peuplée : Singapour. Une île
bien moins peuplée, mais plus grande, l'Islande. Ces deux pays souverains
partagent avec nous l'absence de ressources minières. Ils ont, eux, un
handicap supplémentaire : la quasi impossibilité d'y exercer des activités
agricoles. Or, l'Islande comme Singapour ont des PIB (Produit Intérieur
Brut) par habitant parmi les plus élevés du monde. L'Islande avec ses 310
000 habitants est même le premier pays du monde pour l'Indice de Développement
Humain (IDH)** malgré un isolement géographique analogue au nôtre. Tout
compte fait, je me dis que ni notre petite taille, ni notre population limitée,
ni notre isolement géographique, ni notre climat, ni même le niveau de
formation des Réunionnais ne peuvent expliquer nos difficultés à trouver
la voie d'un véritable développement. Il
faut donc chercher des explications du côté de notre histoire et de notre
culture. Une histoire marquée, et pour longtemps encore, par des rapports
coloniaux avec la "mère patrie" qui nous alimente comme une
maman. Une culture peu à peu contaminée par une aisance matérielle qui
anesthésie toutes les initiatives. Des initiatives tuées dans l'œuf par
le chantage de contraintes venues d'ailleurs en échange des transferts
d'assistance de plus en plus incontournables. Or,
nous disposons de potentiels de développement considérables : des jeunes
compétents, des infrastructures modernes et performantes, une nature généreuse
dans et autour de l'île, une autonomie énergétique à portée de
main,…Oui, les possibilités de l'île existent bel et bien. Reste
à sortir de notre trop confortable chrysalide et à prendre les risques de
l'innovation et du développement dans le cadre d'une révision courageuse
de nos liens avec la mère nourricière… Oui,
nous le pouvons ! Charles
Durand Le
Brûlé - Saint-Denis * Population et sociétés : http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1318/publi_pdf1_436.pdf ** IDH : http://www.populationdata.net/index2.php?option=palmares&rid=1&nom=idh voir aussi le dossier de l'Insee-Reunion
|