La preuve est faite.
J'ai
du relire trois fois le courrier des lecteurs intitulé "L'honneur
des magistrats" dans le JIR de ce dimanche 2 novembre. Et j'ai du me
rendre à l'évidence : les chefs de cour apportent eux-mêmes la preuve
de ce qu'un anonyme leur reproche dans le courrier "Honte à
l'arrogance et à la fatuité de nos magistrats".
De
deux choses l'une : soit ces deux messieurs n'ont lu que le courrier du
lecteur qui critique la justice française et n'en ont jamais lu aucun
autre, soit ils font preuve d'un manque d'objectivité fort inquiétant
pour les fonctions qu'ils exercent. En effet, même pour un lecteur
occasionnel des courriers de lecteurs, il est évident que cet espace de
liberté est ouvert à des argumentations souvent contradictoires d'un
jour à l'autre. Dès lors, affirmer que le journal aurait approuvé les
termes du courrier incriminé est tout simplement absurde : le journal
approuverait une chose un jour et le contraire le lendemain.
Cette
réaction épidermique d'un corps social censé porter l'objectivité à
son paroxysme ne peux qu'atterrer le citoyen que je suis. Les citoyens
n'attendent pas de la justice qu'elle se lamente sur son propre sort et
s'en prenne à ceux qui osent la critiquer. Les récentes atteintes répétées
à la liberté d'expression dans notre pays rappellent trop les heures
sombres traversées par notre pays au milieu du siècle dernier pour nous
laisser indifférents. Les courriers de lecteurs font partie d'un espace
de liberté précieux qu'il nous faut préserver à tout prix et les chefs
de cour qui affirment qu'ils "…respectent la liberté
d'expression…" seraient bien inspirés de faire preuve d'un minimum
d'objectivité. Non, messieurs, le journal n'approuve pas les termes
contenus dans les courriers de lecteurs : il offre un espace de liberté
pour des débats citoyens et c'est tout à son honneur.
Charles Durand
Le Brûlé – Saint-Denis
Lire aussi la réaction du
Journal de l'île